Toujours dans l'invective John Locke...Mais je ne rentrerai pas dans ce jeu où tu aimes tellement te répandre depuis des mois en compagnie de tes deux petits camarades de jeu. Le forum vaut mieux que ça.
Tu sous-entends que ce qui est relaté dans l'Equipe va à l'encontre de ce que j'écris sur ce forum. C'est faux. Car en fait il me va très bien cet article:
Bazda bon technicien? Jamais je n'ai dit le contraire, simplement, depuis son arrivée, j'attend comme beaucoup validation de cette hypothèse sur le banc du FC Sochaux, confirmation retardée par des conditions d’exercice rendues difficiles par les problèmes que l'on connait et que je n'ai jamais reniés, bien au contraire.
Quant à ses difficultés à gérer les relations humaines, ce dont je m'étais aussi inquiété, c'est un problème traité également.
Le témoignage de Benoît n'est pas parole d'Evangile, pas plus que celui de Gravelaine, Akrour et Cie, mais il rejoint en pointillé un point qu'avait mentionné Wantiez au sujet de Mécha et dont je m'étais fait l'écho très récemment. Ses difficultés à gérer les situations de crise.
Pour moi, rien à dire ce reportage est le reflet presque parfait de ce que je pense et que résume bien le titre: Au jour d'aujourd'hui, Bazda reste encore pour moi un mystère.
Et si l'on doit juger de quelque chose comme tu dis, je préfère que cela se fasse alors sur du concret. Ci-joint donc l'article:
Respecté pour ses séances, parfois critiqué pour sa gestion humaine, l’entraîneur sochalien, qui garde la confiance de ses dirigeants, est un personnage atypique.
SOCHAUX – (Doubs)
de notre envoyé spécial
LES LENDEMAINS DE MATCH, à Sochaux, sont doux pour un entraîneur. Après une déroute contre Rennes (6-2, le 21 septembre) ou quelques heures après une belle victoire sur Lyon (2-1, le 6 novembre), Mehmed Bazdarevic ne change pas ses habitudes : il discute avec des supporters placides. Parfois, c’est même lui qui leur ouvre la grille d’accès au terrain principal. Les résultats catastrophiques ces trois mois (deux victoires en treize matches) n’ont pas écorné son image d’ancien grand joueur de la maison sochalienne (1987-1996), « certainement l’un des trente meilleurs en Europe à l’époque », selon Jean-Claude Plessis, l’ancien président du club (1999-2008).
Depuis son passage de l’autre côté de la barrière, l’unanimité est moindre et il souffre de ce manque de reconnaissance, le dit ouvertement, ce qui, parfois, peut passer pour de la suffisance. Pas pour Guy Lacombe, qui dirigeait l’équipe première franc-comtoise quand Bazdarevic s’occupait de la réserve (1998-2003) : « Il est à l’image du grand joueur qu’il a été : il connaît parfaitement le football et les joueurs. » « Ses séances à Istres (2003-déc. 2004), c’était un régal », se remémore Xavier Gravelaine. Le Stéphanois Laurent Batlles, relancé par Bazdarevic à Grenoble (2008-2010), en garde aussi un excellent souvenir : « Les entraînements étaient beaucoup à base de jeu, de technique, de redoublement de passes. »
Même ses détracteurs ne parviennent pas à en dire du mal sur le plan technique. Bertrand Benoît, avec lequel il est fâché depuis son limogeage en décembre 2004, fut son président à Istres : « C’est un très bon tacticien, un gros bosseur mais il a du mal à gérer les conflits. » L’intéressé réfute : « Mon autorité, je l’impose par le travail, pas par les engueulades. » Un de ses amis assure pourtant qu’« il a du mal à trancher, à être sévère. Il n’est jamais ni blanc, ni noir, il est gris. » L’attaquant Nassim Akrour, proche de Bazdarevic à Istres, estime qu’« il avait un peu de mal à communiquer, il ne venait pas spontanément vers nous. C’est sa façon de fonctionner. »
La réalité est plus subtile. Bazdarevic a plus d’accointances avec les joueurs expérimentés qu’avec une nouvelle génération qu’il estime, en général, ne pas être assez impliquée. Et qui ne sait pas quel joueur il fut : « Il est très à l’écoute. Mais les mentalités ont changé, selon Gravelaine. Les valeurs auxquelles Mécha est attaché ne sont plus les mêmes. Il faut se les fader les jeunes ! » Et les comprendre, lui qui est peut-être encore resté trop joueur. « Il a beaucoup d’envie, observe Akrour mais cela peut frustrer certains joueurs quand, toutes les deux secondes, il t’interpelle sur le terrain pour te dire quoi faire. »
Pour l’instant épargné par les critiques à Sochaux, il ne fut pas le premier choix de son président Alexandre Lacombe l’été dernier, ce qui n’a pas aidé à asseoir sa légitimité.
Il marche sur un fil à l’heure d’affronter Saint-Étienne ce soir, puis Lorient, Lille et Rennes. Si le défenseur doubiste Damien Perquis jure que « les joueurs ne l’ont pas lâché », le technicien de cinquante et un ans sent pourtant le vent du boulet : « je sais ce qu’on va dire, qu’on est 19e, donc que mon message ne passe pas. » On va aussi lui rappeler qu’avec Grenoble comme avec Istres, après deux belles montées en L 1, cela s’est mal terminé. « Vous ne voyez que le verre à moitié vide, tacle Guy Lacombe. Moi, je me souviens que Mécha a fait des choses remarquables, qu’Istres est monté en L 1 pour la première fois de son histoire (en 2004) grâce à lui. »
Il remit cela avec Grenoble en 2008 et Grégory Wimbée, son gardien à l’époque, ne l’a pas oublié : « Après une défaite à Nantes qui nous avait mis un coup derrière la tête. Le lendemain, il avait su remotiver tout le monde avec un discours très positif. Il a su tirer le meilleur de nous. » Dans le Doubs, il n’a pas encore trouvé la formule, plombé par les états d’âme de Kevin Anin et Modibo Maïga, les blessures de Bréchet, Mouyokolo, Perquis, les départs d’Ideye, Faty, Maurice-Belay et Dramé. En donnant le sentiment qu’il était prêt à tout pour revenir dans son club de cœur, il a aussi perdu du poids face à sa direction. Et, du coup, ressorti le parapluie, une fâcheuse habitude selon Bertrand Benoît : « Ce n’est jamais de sa faute, à l’écouter, mais toujours celle des autres. C’est insupportable. » À l’opposé, Jean-Claude Plessis voit Bazdarevic en « victime collatérale d’un club qui a l’air malade. »
L’entraîneur, marqué par la mauvaise passe de son équipe, tient un petit cahier rempli de coupures de presse, principalement des interviews de Capello, Mourinho, Gourcuff, Antonetti, qu’il a annotées. Il y puise des idées, des remèdes peut-être.
YOHANN HAUTBOIS