Tu ne comprends vraiment pas.
Eux sont peut-être des cas désespérés, soit. En les sanctionnant, pas sûr qu'il y ait un effet sur leur comportement mais ce qui est certain, c'est que ne pas les sanctionner ne changera rien du tout, ça les confortera même éventuellement.
Là où il est crucial de les sanctionner, c'est pour l'exemple donné aux autres joueurs de l'EdF, ceux qui espèrent le devenir, et pour tous les gamins qui pourraient croire qu'on peut insulter un arbitre, un coéquipier, un journaliste, sans rien risquer.
Je précise que j'entends par "sanction" une amende, des TIG, une suspension, mais aussi le simple fait de ne pas être re-sélectionné prochainement. Dans ce dernier cas, il faudrait que la motivation de la non-sélection soit annoncée très clairement (en gros, une sanction qui ne dit pas son nom).
Mais j'ai très bien compris votre point de vue, c'est pas si compliqué : il faut faire un exemple pour ne pas que cela se reproduise. Je suis d'accord pour que la Fédé sévisse, et souhaite vivement que le futur selectionneur montre enfin de l'autorité.
Quand je dis que ça ne sert à rien ni à personne, oui c'est un peu de la provoc, c'est une façon de dire que les problèmes concernent, au delà de ces quelques cas précis, des sujets de fond, qui sont malheureusement trop nombreux pour être abordés et dont on parle de toute façon déjà à longueur d'année ici.
Nasri a raté la Coupe du monde, ou l'Euro je ne sais plus, déjà à cause de problèmes d'attitude. Cela ne lui a pas servi de leçon ; pour lui, son attitude est donc la bonne, ce sont les autres les cons.
Mais celui qui qui illustre le mieux mon idée c'est Ben Arfa.
Il a eu "l'exemple" d'Anelka, qui a pris 18 matchs de suspension, 18 matchs ! Deux ou trois ans sans sélection, de quoi te griller à vie pour l'équipe nationale quand tu as 25 ans. Ben Arfa n'a donc pas insulté Blanc ; il sait qu'il risquait trop gros. Il s'est contenté de l'envoyer chier "poliment", comme il l'avait fait avec des mecs de la trempe d'Aulas ou Deschamps (c'est là que tu vois que Blanc, qui est la taille en dessous quand même, est d'une naïveté confondante). Les mots diffèrent, mais on a les mêmes conséquences : il ébranle complètement l'autorité du coach, devant tout un groupe, staff compris.
Quelle a été la portée de l'exemple Anelka ? Perverse concernant Ben Arfa. Pour Rami, Debuchy, Diarra ou Cabaye, seraient-ils rentrés dans le lard de Blanc, sans ce précédent ? Elle est nulle sur ces mecs.
Quelle sera la portée de l'exemple Ben Arfa, qui est largement autant admiré chez les jeunes, pour son attitude rebelle que pour son talent ? Limite, on est en dehors du foot, je vais éviter de déborder. Mais même en interdisant aux joueurs de parler dans le vestiaire, tu n'empêcheras pas certains de jacasser sournoisement dans le dos du coach ou de ses équipiers. C'est pour ça que je dis que les sanctions n'ont que peu de portée. Le gros du boulot se fait en amont, sur le choix des types.
Car les exemples, la peur de la sanction ne "touchent" que les gens déjà hors cadre. Quand tu es sur la bonne voie tu n'as pas besoin de redresser la barre, en tous cas pas à ce point. Et l'EdF est sensée représenter une élite il me semble, pas des mecs "améliorables" ou "redressables". Ce n'est pas à l'EdF de se mettre au niveau des joueurs, c'est l'inverse. Enfin, cela devrait être ainsi.
Pour être plus clair, je répète ce que j'ai écrit plus haut : s'il faut, pour avoir une EdF "saine", écrire noir sur blanc quelques règles absolument désarmantes de bon sens (genre "ne pas se montrer effronté envers le coach"), on n'en sortira pas. Chez toi, il n'est écrit nulle part qu'il est interdit de faire caca sur le tapis ? Le jour où tu devras installer un panneau à l'entrée du salon, il faudra que tu t'interroges sur tes fréquentations, n'est-ce pas. Ou alors tu continues à les inviter ; ils se seront un peu améliorés, t'en auras sanctionné un en le privant de Ricard, les autres feront gaffe. Mais comme ils n'auront toujours pas les "bases", ils iront quand même faire pipi sur dans le lavabo (à jeûn, je parle ; bourré c'est à la portée du plus civilisé d'entre nous).