Les inégalités "au plus haut niveau depuis 25 ans" selon le "BIP-40"
PARIS (AP) - Les inégalités et la précarité sont "au plus haut niveau depuis 25 ans", selon le "baromètre annuel" publié mercredi par le collectif les Autres chiffres du chômage (ACDC) et le Réseau d'alerte sur les inégalités (RAI), qui regroupent des syndicats et des associations de défense des chômeurs.
Les deux collectifs ont diffusé ce "BIP-40" (Baromètre des inégalités et de la pauvreté, agrémenté du chiffre 40 en clin d'oeil au CAC-40 de la Bourse), alors que le gouvernement doit diffuser les chiffres officiels du chômage du mois de mars jeudi soir, des chiffres contestés chaque mois par ACDC depuis décembre dernier.
ACDC continue d'ailleurs d'affirmer que le taux de chômage "n'a guère varié, oscillant autour de 9%", contrairement à ce qu'affirme le gouvernement.
Selon le BIP-40, qui se base sur une soixantaine d'indicateurs statistiques prenant en compte l'accès à l'emploi, au logement, les revenus, les conditions de travail, ou encore le nombre d'incarcérations, chaque année de 1980 à 2005, les "inégalités et la précarité sont au plus haut niveau depuis 25 ans".
Sur une échelle de 1 à 10, "l'insécurité sociale" selon ACDC et le RAI est passée de 4,2 en 1980 à 5,7 en 2005.
"Alors que la diminution du chômage entre 1999 et 2002 avait entraîné le BIP-40 à la baisse, la montée de la précarité sur le marché du travail entre 2002 et 2005 l'a tiré vers le haut. Mais c'est surtout la dégradation des conditions d'accès au logement qui a marqué l'évolution récente du BIP-40", précise l'étude diffusée par les deux collectifs mercredi.
Selon ACDC, le BIP-40 ne prétend pas donner un éclairage sur la "situation économique du pays", mais "refléter l'état général de la cohésion sociale, ou plutôt de la décohésion sociale".
Jeudi, alors que le gouvernement doit diffuser le taux de chômage du mois de mars, plusieurs syndicats de la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES, service de statistiques du ministère de l'Emploi chargé de diffuser les chiffres du chômage) appellent à une grève.
Les syndicats, dont certains sont membres d'ACDC, entendent ainsi s'opposer à la diffusion du taux de chômage officiel, qu'ils jugent "non fiable" et qui selon eux, "ne trompe plus que ceux qui le veulent bien". AP