Posté 30 août 2011 - 21:33
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Camara voulait être libéré, il en prend pour trois ans
Bordeaux - Rennes, ce soir (21 h). De retour de prêt à Vannes, Abdoul Camara voulait quitter Rennes.Finalement, il est en train d'y faire son trou.
Il y a quinze jours, Abdoul Camara en a repris pour trois ans. Ferme. Qui l'eût cru ? Donné partant lors de la reprise du championnat, à Brest notamment, le jeune attaquant totalise désormais 10 matches de Ligue 1, dont une première titularisation, le 1er décembre au Vélodrome de Marseille. Une situation étonnante, quand on connaît l'état d'esprit qui animait le jeune Franco-guinéen, il y a encore quelques mois. « J'attends qu'on me libère », soupirait-il cet été à un confrère, qui lui demandait ce qu'il faisait encore à Rennes.
« Au début, c'est vrai, je ne voulais pas prolonger. Et puis, j'ai eu des discussions avec le coach. Il m'a dit de rester, de bosser, que des joueurs partiraient, et donc que j'aurai du temps de jeu. J'ai eu confiance en sa parole, j'ai changé d'avis. Et, j'ai eu raison car c'est ce qui s'est passé. »
Dix minutes, par-ci, un quart d'heure par-là. Puis une demi-heure, et enfin une titularisation. Peu à peu, Abdoul Camara a gagné la confiance de Frédéric Antonetti, en effectuant des entrées en jeu assez tranchantes et convaincantes. « Le coach attend de moi que je sois décisif. Sur le côté gauche, ce que je fais bien, c'est percuter, percuter encore. » Doté d'un fantastique coup de rein, et d'une accélération foudroyante sur une courte distance, celui qui était chronométré en 4'93'' sur 40 m à l'âge de 14 ans (record du club) manque encore de consistance dans le jeu. « Je le sais, reconnaît-il, il faut que je m'investisse plus, que je participe davantage à la construction du jeu. » Pour le moment, il profite de l'absence de Sylvain Marveaux, et de la baisse de régime de Yacine Brahimi, pour jouer sa carte. « Le souci c'est que, quand tu rentres 10 ou 15 minutes tu veux trop te montrer. Qu'est-ce que je sais faire d'autres que courir et centrer ? Dribbler, par exemple, et puis je défends beaucoup aussi », assure-t-il en souriant.
Le sourire, cela aussi c'est une nouveauté chez Abdoul Camara. Arrivé à 14 ans au Stade Rennais, en provenance de Fives, dans la banlieue lilloise, le jeune Franco-Guinéen n'a pas vécu sereinement ses années de formation. Boudeur, râleur, il s'est souvent « pris la tête » avec ses formateurs, voire avec ses copains de promotion.
Dans la génération 1990, celle des M'Vila, Le Tallec, Brahimi, Souprayen, Lasimant, la concurrence était rude. Très rude même. Et quand l'un d'entre-eux était appelé par Guy Lacombe pour s'entraîner avec les pros, les autres faisaient la tête. Au point de pourrir les séances d'entraînement de Laurent Huard, en CFA, qui se voyait obligé de hausser le ton régulièrement. Mais qui les avait emmenés jusqu'à la victoire au Stade de France, en Gambardella. « Toute cette période-là n'est pourtant pas un bon souvenir. Au moment de la Gambardella, je n'étais pas bien dans ma peau. J'étais blessé, et je voulais absolument jouer. »
Il lui a fallu s'exiler un an dans le Morbihan pour y arriver. Une bonne saison de Ligue 2 avec 37 matches à la clé, et quatre buts inscrits. Et comme, Yacine Brahimi à Clermont et Samuel Souprayen à Dijon, beaucoup d'expérience et de confiance engrangées.