Posté 03 janvier 2012 - 08:53
itw f Gillot Sud Ouest
« Sud Ouest ». Que faut-il vous souhaiter pour 2012 ?
Francis Gillot. C'est compliqué… Il y a tant à espérer… Qu'il y ait une bonne dynamique, que cela se passe bien. Que les joueurs aient le sourire, viennent avec plaisir à l'entraînement, comme nous le staff, comme vous. Que l'on sente que quelque chose se passe.
Vous êtes 10e. N'espériez-vous pas mieux en venant à Bordeaux ?
Pas forcément. On est à notre place. On a toujours ce qu'on mérite et là, on ne mérite pas mieux. Peut-être trois ou quatre points de plus, un à Toulouse, deux contre Montpellier, un ou deux sur des nuls qu'on aurait dû transformer en victoire. On n'a battu aucune des équipes qui sont devant nous. Il nous manque trop de choses. Nous sommes moyens partout.
Vous aviez dit, à votre arrivée, qu'il y avait moyen de faire quelque chose avec cette équipe ?
J'avais un discours positif. Mais quand on regarde les six premiers, de Paris à Rennes, on voit bien que l'on ne joue pas dans la même cour. Après, il y a Saint-Etienne qui est une petite surprise, Toulouse qui a pris des points. Mais les six autres, on ne peut pas aller les chercher. Il vaut regarder les choses en face. On ne peut pas se dire que l'on est déçu de ne pas être dans les trois premiers, ce ne serait pas correct. Si l'on veut aller plus haut, il va falloir travailler et se renforcer.
Vous avez aussi dit que vous aviez toujours eu des doutes sur cette équipe. Où est la vérité ?
Pour être parmi les six premiers, oui, j'avais des doutes. Je connais le niveau de la Ligue 1. On a été relégables trois fois… C'est irréel de dire que l'on peut être dans les trois. On n'a pas de joueurs qui fassent la différence. Cela signifie qu'il faut travailler en équipe. Si on est bien, si on s'entend bien, s'il y a une bonne dynamique, on est capable de gagner des matches. On n'a pas perdu contre la plupart des équipes classées au-dessus de nous mais on n'a pas réussi à les battre. C'est logique, on n'a aucun joueur dans le classement des meilleurs buteurs, ni dans celui des meilleurs passeurs.
Les difficultés de vos attaquants ne résultent-elles pas de vos problèmes dans le jeu ?
Quand je suis arrivé, on me disait : « Il faut un grand attaquant ». J'étais preneur. Mais j'ai dit très vite que l'on avait des problèmes en défense. Cela voulait dire qu'on avait besoin de défenseurs, d'attaquants et de milieux. On avait des besoins partout. On n'a pas remplacé Fernando lorsqu'il a quitté le club. Cavenaghi n'est pas venu, Bellion était blessé, comme Planus et Henrique. Il n'en fallait pas plus pour être dans le flou.
Les joueurs ont peut-être cru trop vite qu'avec vous tout allait changer et qu'ils ont oublié de se remettre en cause ?
Les joueurs, sincèrement, ils bossent bien. Ils se remettent en question. On m'a dit que c'était des touristes, que la vie était belle. On a instauré des choses. À l'entraînement, ils sont toujours à fond. Dans le travail de course, les mecs, ils se donnent ! Il n'y a pas de tricheurs. Après, on a certaines limites. C'est facile de dire les choses mais il faut les faire. Ce qui a fait ma réussite à Sochaux, ce sont les joueurs. Ils font toujours l'entraîneur, pas l'inverse. À 75 %, c'est comme ça. Si Maïga ne met pas 15 buts, si Martin ne donne pas 17 passes, si Brown… Mon discours, il tombe à l'eau. Un entraîneur qui dit que son équipe obtient de bons résultats grâce à lui, c'est un prétentieux et un menteur. Après, il faut que le staff soit cohérent. Qu'il ait du bon sens, que quelque chose se passe. Et ça fonctionne avec mon staff, parce qu'il est de qualité. Mais il faut marquer des buts. Et ça…
Les derniers matches vous donnent-ils de l'espoir ?
Il n'y a pas de points que l'on ait volés, à part à Valenciennes, mais ça a été compensé par ceux que l'on a perdus bêtement. Je pense qu'on les mérite. Au niveau du jeu, on a quand même montré des choses intéressantes par rapport à notre effectif. On a été cohérent. On a eu deux ou trois matches sans, mais comme tout le monde. Regardez Manchester City dimanche… Le dernier match à Rennes ne m'a pas convenu. Notre deuxième période m'a emm… Autant la première était cohérente, autant la deuxième, je ne l'ai pas aimée. Mais sinon, on a fait quatre bons matches, pris les points qu'il fallait prendre, car Sochaux, Nancy et Caen, il fallait les battre. Mais Rennes me laisse un goût d'inachevé.
N'est-ce pas frustrant, compte tenu des jeux de passes que vous faites sans cesse ?
Si, bien entendu. À Rennes, je pense qu'on a payé la débauche d'énergie du match contre Sochaux. Je ne suis pas sûr que nous ayons un effectif capable de jouer tous les trois jours. D'ailleurs, Sochaux l'a aussi payé contre Ajaccio. On avait des blessés. Et le problème va se poser à Saint-Etienne. Je me demande qui je vais mettre… Et quand on se pose ce type de questions, c'est qu'on a un problème de compétitivité… Un club comme nous, on ne peut pas se poser ce type de questions.
Espérez-vous passer dans la première partie du tableau ?
Les six premiers sont trop loin. Après, si l'on veut aller chercher Saint-Etienne et Toulouse, il faudra très bien démarrer. Que les autres baissent un peu de pied et que nous fassions une deuxième partie à trente points. Nous sommes à une place qui est dangereuse. Parce que 10e, ça paraît bien calé. Mais les équipes derrière sont très proches. Et ça peut aller très vite.
Le tableau que j'ai affiché dans le vestiaire, je l'ai enlevé. On va reprendre le classement des matches retour. On va essayer, dans ce nouveau championnat, de se fixer un objectif, d'être dans les cinq ou six premiers pour qu'à la fin, on soit au moins 7e/8e. Si on prend deux joueurs, ça peut bien se passer. Il faut être ambitieux. On ne peut pas aller dans les cinq mais on peut essayer de rattraper Lorient, Toulouse et Saint-Etienne. Mais surtout ne pas se faire reprendre par ceux qui sont derrière.