Sur le modèle du génial ''les nouveaux sauvages'', Maxime Govare et Romain Choay livrent une comédie ultra osée, provoc', sarcastique mais surtout très drôle. C'est composé de courts métrages qui n'ont aucun lien entre eux sauf 1 : les personnages centraux ont gagné le pactole au loto. Quand je dis que c'est osé et provoc', ce n'est pas exagéré. Je suis même surpris que ça ait pu sortir au cinéma sans être coupé (cf la partie avec les djihadistes). A part le jouissif ''Oranges sanguines'' et éventuellement ''Barbaque'' je ne me rappelle pas avoir vu une coméde récente qui allait aussi loin ! Une grande réussite.
Ferrari : 2,5/5
Comme la majorité des cinéphiles, je suis un grand fan de Michael Mann. Le film biographique sur Enzo Ferrari est plaisant à suivre, porté par des acteurs de premier plan (Adam Driver, Penelope Cruz, Shailene Woodley). Ce n'est toutefois pas un grand film parce qu'il manque d'incarnation, de vie. Il est un peu froid et on se tient à distance des personnages. Mais surtout j'ai eu beaucoup de mal avec ce numérique dégueu de certaines scènes en voiture qui m'a immédiatement fait sortir de la fiction.
Don't Move : 0/5
Dans la longue liste des purges Netflix et des ''scénaristes bourrés'', je voudrais ''Don't move''. C'est fabuleux de dénombrer le nombre de scènes totalement incohérentes, jamais crédibles, encore moins réalistes, qu'enchaine le film pendant 1h30 particulièrement pénible qui semble durer le triple. Le résultat est un survival du pauvre. Dénué de la moindre inventivité jusqu'à la fin, qui n'a aucun sens.
Joker Folie à deux : 1/5
Encore un film de 2h17 qui ne raconte pas grand-chose et aurait pu durer 45 minutes de moins. Le démarrage cartoonesque est très réussi. La suite m'a laissé dubitatif. J'avais trouvé le 1er Joker plutôt pas mal mais faussement subversif et n'allant jamais au bout de ses maigres idées. Cette suite est bien pire. Une espèce de comédie musicale glauque dont Todd Philips ne semble pas savoir quoi faire. Joaquin Phoenix, lui, est dans la performance en permanence. Ca m'a laissé à quai. Je n'ai jamais vu le Joker à l'écran. J'ai vu Joaquin Phoenix qui surjoue le Joker. Le reste ne m'a jamais intéressé. Le pire étant toute la partie, extrêmement pénible, du procès. En fait je crois que le seul truc que j'ai aimé dans ce marasme est Brendan Gleeson dans le rôle du troublant maton. Ah, si, j'ai failli oublier : ca m'a fait plaisir de revoir dans un tout petit rôle Ken Leung, alias Miles Straum dans LOST. Quand il est apparu, ça m'a un peu réveillé.
Pourqui tu souris ? : 4/5
Le film s'est globalement fait massacrer par la critique pour une raison que j'ai du mal à comprendre. La dernière demi-heure est un peu ratée, OK, dommage car ce qui précède en faisait pour moi la comédie de l'année. Très drôle, osée, rythmée. Et surtout totalement dans l'esprit des comédies sociales des années 80-90. Ce qui fait de ''pourquoi tu souris'' le digne successeur selon moi de ''la crise'', ''marche à l'ombre'' ou ''une époque formidable'' sans toutefois se hisser totalement à leur niveau. Il y a du Jolivet et du Toledano-Nakache également dans la façon dont les personnages sont construits, sympathisent, s'entraident. Ce qu'on appelle ''les comédies de gauche''. On pense beaucoup à ''ma petite entreprise'' par exemple : même personnages paumés, en difficultés financières, précarisés par une société libérale qui écrase les plus faibles. Malgré quelques facilités scénaristiques (le personnage de Emmanuelle Devos trop naïve pour être vraiment crédible), j'ai adoré.
N'avoue jamais : 3,5/5
Excellente comédie qui manie à merveilles les quiproquos, les bons mots, les rebondissements marrants. Je n'en attendais pas grande-chose avant de la voir mais ça a été une très bonne surprise. Sans spoiler : Un couple de plus de 70 ans file le parfait amour jusqu'au jour où Monsieur découvre que sa femme l'a trompé il y a 40 ans et veut péter la gueule au mec. Le couple Dussolier-Azéma, forcément rodé vu le nombre de films tournés ensemble chez Resnais (mais pas que) est exceptionnel de drôlerie. L'amant interprété par Thierry Lhermitte est parfait. Tout ce qui concerne les gamins est nettement moins intéressant. Surtout le passage - quasi obligé désormais dans le cinéma français - du wokisme avec la révélation de la fille lesbienne qui va se marier et tout le discours de tolérance qui va avec. Ca n'a vraiment rien à faire là, complètement hors-sujet par rapport au reste du film. Pour le reste : Les dialogues ciselés, le personnage de bourru autoritaire de Dussolie est très bon. La malice de Lhermitte aussi. Un excellent moment qui traite d'un sujet rare au cinéma : l'amour et le sexe des personnes âgées.
The Substance : 4/5
Dans le cinéma sclérosé contemporain qui souffre d'un manque d'inventivité permanent (remakes, suites, préquels, super-héros), ça fait du bien de voir ce genre de film. Mais est-ce si audacieux et original que ça ? Après tout, Coralie Fargeat reprend les clés du cinéma organique de Cronenberg entrecoupé de plans à la David Lynch (gros plan sur une clope qu'on allume, une route de nuit à la Lost Highway, etc etc). J'ai aimé le film parce que, malgré ces modèles, il finit par créer son propre style, monstrueux. Pour cela Demi Moore donne de sa personne. Margaret Qualley, découverte dans ''Palo alto'' et ''The Leftovers'' également. Le côté grand-guignolesque de la dernière demi-heure m'a plu. La critique de la toxicité masculine et des lieux de pouvoir également. La scène des producteurs qui courent après les danseuses dénudées est géniale. Et drôle ! Le film peut d'ailleurs se voir comme une comédie trash.
Elyas : 0/5
1h40 de bastons, poursuites, fusillades et explosions. Je suis trop vieux pour ces conneries. Et ça n'a pas le charme et la mise en scène des premiers Siri. Quand il réalisait l'excellent ''Nid de Guêpes'' notamment. En plus, le film emprunte à peu près tout au cinéma américain mais sans le savoir-faire américain. Se jeter d'un building de 500 étages, Tom Cruise l'a fait dans Mission Impossible. Se cacher dans un pays reculé et tentant de repérer dans la foule le mec louche, on l'a tellement vu dans les Jason Bourne. Bref, ''Elyas'' n'invente rien. Et souffre de répétitions. En utilisant toujours les mêmes procédés. La camionnette garée là-bas, la moto au coin de la rue, ça sentirait pas le danger à plein nez ? Quand on nous le fait 1 ou 2 fois O.K mais au bout de 50 fois, on n'en peut plus ! Et puis c'est bien gentil de nous mettre le héros seul contre 25 types armés jusqu'aux dents mais encore faut-il créer un scénario suffisamment crédible pour qu'on y croit au moins un peu. Très mauvais film d'action.
Megalopolis : 1/5
J'ai vraiment fait tout ce que j'ai pu pour aimer. J'avais envie de l'adorer. Le défendre. Parce que j'adore le cinéma de Coppola. Du moins, j'adorais. Ce qui est terrible avec ''Megalopolis'' c'est que je n'ai ressenti aucune émotion. Je suis derrière l'écran. A distance. Je ne suis jamais dans le film avec les personnages. A vibrer, m'inquiéter pour eux, les accompagner dans leurs travers, leurs désirs, leurs peines. Je me fous de ce qui leur arrive. J'ai entendu que le film est visionnaire ? Je le trouve incroyablement daté et ringard. Tristement superficiel. Comme une succession de collages. De scènettes. Reliées entre elles par de jolis plans désincarnés. Je ne saurais même pas dire si j'ai aimé les décors, les costumes, les plans sur les gratte-ciels ou dans l'espace. J'étais loin de tout ça. A distance, vraiment. Sans émotions. Et j'avais hâte que ça se termine. Alors, OK, c'est un film libre et Coppola est un artiste. Ca raconte 1000 choses mais ça ne me raconte rien. La froideur des politiciens, la démesure d'un architecte, la libido d'un héritier, la rivalité de 2 hommes de pouvoir, le conflit entre un père et sa fille. Rien ne m'a convaincu. Parce qu'il n'y a pas d'épopée, de romanesque là-dedans. Les ruptures dans le récit, incessantes, me ramènent au point-mort. j'ai l'impression d'être dans une voiture qui cale tous les kilomètres. Ca tourne à vide. Je l'ai écrit 1000 fois : Le pire sentiment que je puisse ressentir devant une oeuvre est l'ennui. Ici je ressens de l'ennui. Et de l'indifférence. C'est terrible parce je vois plus de tension dramatique dans n'importe quel épisode de ''Succession''. Je ressens plus d'inventivité dans chaque seconde de la série extraordinaire ''Watchmen'' ou même dans les 2 premières saisons de ''Leftovers''. Je les cite parce qu'il y a des ressemblances énormes ici ou là entre le film de Coppola et ces séries. Dans les conflits familiaux, la dureté des relations humaines, les changements de ton, la liberté du récit. Sauf que, dans ''Megalopolis'', ça ne fonctionne pas. Un exemple tout bête : la critique des médias. L'intervieweuse excentrique. Les ''incrustes'' de flash-TV. D'une terrible lourdeur. J'espère juste que Coppola ne finira pas seul et ruiné après avoir pris tant de risques à financer ''Megalopolis''.
Making Of : 4/5
Au départ je me disais ''Encore un film sur un tournage ? Bof' !" mais, très vite, on est emporté par la folie-furieuse qui s'en dégage. C'est tragi-comique, malin. Les personnages sont attachants. On comprend bien les galères des artistes et notamment du metteur-en-scène face au cynisme des producteurs. Podalydès est, comme d'habitude, exceptionnel dans le rôle principal. Tous les personnages secondaires sont au taquet. En arrière-plan, il y a le discours politique, incisif, intelligent, sur les ouvriers d'une usine confrontés à la toute-puissance des patrons. Et je n'ai jamais vu Jonathan Cohen aussi bon ! L'un de mes films préférés de 2024.
Le deuxième acte : 3,5/5
Quentin Dupieux et son cinéma de la paresse sont de retour. Après l'insupportable ''Daaaaaali !'' Il fait son (sous) Blier avec des acteurs dans leur propre rôle (mais pas tout à fait ! ), une mise en scène dans la mise en scène, des perspectives multiples et l'arrivée de l'I.A au beau milieu de ce cirque. Comme d'habitude, c'est très court (1h20) et ça parait très long. Comme d'habitude, il s'appuie sur un casting XXL et aura bientôt tourné avec tous les acteurs ''en vogue''. Et comme d'habitude, 3 minutes après avoir vu son film, je l'ai déjà oublié. Les films de Dupieux ce sont des bonbons acidulés qu'on place sous la langue, qui fondent, et dont il ne me reste pas grand-chose. Pourtant, belle surprise : Je n'ai pas détesté, loin de là ! Ca m'a amusé notamment le passage où Quenard attaque Lindon sur le fait qu'il prend de la Coke. Bon, un étudiant en 1ere année de cinéma ferait sans doute mieux (probable que l'I.A aussi) mais quand on regarde un film de Dupieux on ne s'attend pas à du virtuose, encore moins à du Paul Thomas Anderson. Alors finalement j'ai passé un moment plutôt agréable et c'est déjà très bien.
Un silence : 4/5
On connait le cinéma de Joachim Lafosse et l'on sait en plongeant dans ses films qu'on ne trouvera pas le moindre élément léger. Je me rappelle encore de ce que j'avais ressenti dans la salle de cinéma Cannoise lorsque j'avais découvert le terrible ''A perdre la raison'' inspiré d'une histoire vraie : le quintuple infanticide commis par Geneviève Lhermitte en 2007. Ici, c'est à peine moins sordide. Un avocat cache un troublant secret. Un secret ? Pas tant que ça car plusieurs membres de sa famille sont au courant et se taisent. D'où le titre : ''un silence''. J'ai beaucoup aimé le film malgré sa lenteur, ses ellipses, sa volonté absolue d'écarter tout élement spectaculaire. Tout repose sur le surplace jusqu'à ce que la famille implose.
Lous-Garous : 0/5
Je garde une certaine passion pour les films de voyages dans le temps, qu'il s'agisse de pur produit SF, fantastique ou même de comédie comme ici. Le problème c'est qu'à part prendre l'argent de Netflix, on se demande ce que les scénaristes, réalisateurs, acteurs sont venus faire là-dedans. C'est paresseux, mal écrit, pas drôle et, en plus, ça a une dimension familiale insupportable (en gros dans le présent rien ne va dans la famille, un bon voyage dans le temps plus tard, tout est réglé !).
Trap : 3,5/5
Depuis 1999 et le phénoménal ''Sixième Sens'', chaque sortie d'un film de Shyamalan est pour moi un moment de réjouissement. Hormis une petite période compliquée (Le dernier maître de l'air, After Earth) et 1 ou ratés (La jeune fille de l'eau), j'aime tous ses films. Mention spéciale aux géniaux ''Incassable'', ''Signes'' et ''Le Village''. Le Shyamalan des années 2010 - 2020 est sans doute moins inventif (encore que) et ses oeuvres moins originales mais il garde une patte indélébile pour créer de l'angoisse, de l'étrangeté et apporter un peu d'audace et d'originalité au cinéma contemporain. ''Old'' et ''Knock at the Cabin'' m'avaient plu. Même chose pour ''Trap'' dont la première heure est vraiment bonne. Ensuite, ça se gate un peu (surtout en raisons du manque de réalisme et de rebondissements tirés par les cheveux) mais j'ai malgré tout pris beaucoup de plaisir à le voir.
Juliette au Printemps : 2,5/5
Adapté d'une BD, voilà un joli film français qui surfe sur la vague de la fantaisie et de l'excentricité. Ce sont sans doute ses qualités premières car le reste (secrets de famille, conflits entre soeurs, absence de la mère) est beaucoup plus commun. ''Juliette au Printemps'' est une comédie dramatique qui échappe à la banalité par ses personnages loufoques et ses dialogues ciselés. Le film est toutefois bancal et parfois un chouïa ennuyeux. Mais le casting ++ compense.
Wolfs : 1/5
Le duo de stars Brad Pitt - George Clooney semble parfois peu regardant sur la qualité des scripts qui lui est proposé (le cachet était bon au moins ?). Preuve en est avec ce ''Wolfs'' pas désagréable mais totalement vain. Une espèce de sous-Soderbergh vaguement inspiré des films de Shane Black. Autrement dit, ne perdez pas votre temps à regarder ce truc et revoyez plutôt les excellents ''Kiss Kiss Bang Bang'', ''The Nice Guys'', ''Logan Lucky'' ou ''Hors d'atteinte'' que ce film pille de la 1ere à la dernière minute.
Les pistolets en plastique : 1,5/5
J'avais adoré le film précédent de Jean-Christophe Meurisse, le foutraque mais génial ''Oranges sanguines''. Il remet le couvert avec cette blague policière sur l'affaire Xavier Dupont de Ligonnès devenue ici l'affaire Paul Bernardin. Très vite on comprend que cette comédie gravite autour de ce fait divers sans jamais s'y intéresser. Ce qui compte, c'est la réaction des personnages, leurs vies, leur drôle de fascination pour l'affaire. Le résultat est très inégal, moins abouti que ''Oranges sanguines''. Il y a des passages formidables qui rappellent Kervern/Délépine mais il y a aussi des moments de remplissage bavards et brouillons qui font presque penser à du Quentin Dupieux. C'est dire si c'est inégal.
Les rois de la piste : 1/5
Je n'aime pas beaucoup les films de Thierry Klifa sauf ''tout nous sépare'' avec Nekfeu. Ce n'est pas cette comédie plutôt pénible qui va me réconcilier avec son cinéma. Pour tout dire : je n'ai pas réussi à aller jusqu'à la fin. J'aime les comédies avec des personnages loufoques, décalés. J'adore les comédies des frères Coen où l'on s'attache à des losers qui ne sont jamais filmés avec mépris. Ici, je n'ai cru en rien. C'est laborieux et plat. 1 sur 5 pour la première demi-heure à peu près correcte.
Memory : 5/5
Grand film d'une puissance rare. Dès les premières minutes, le passé des personnages s'entremêle avec leur présent dans un sommet de mystères. On essaie de comprendre. Qui est ce type qui suit une femme jusqu'à chez elle et reste dehors, sous la pluie ? Se connaissent-ils ? Quel sont leurs liens ? Pourquoi se barricade-t-elle dans son appartement en permanence ? Plus le film avance, plus les réponses nous sont apportées mais sans jamais rien surligner. Cela nous arrive à travers des dialogues, des éléments scénaristiques livrés avec minutie. Les personnages sont terriblement attachants bien que totalement à l'Ouest. Les malheurs s'entassent. C'est très lourd. Pourtant je n'ai jamais eu une impression de trop-plein. Au contraire, c'est sublime. A l'image de l'épilogue, d'une beauté sidérante. L'un des films de l'année. Peut-être LE film de l'année 2024.
Anora: 3/5
J'ai ressenti devant ce film un truc que je ne ressens presque jamais. Pour faire simple et sans spoiler, si le film était un roman il se diviserait en 5 parties que je pourrais nommer dans l'ordre La Rencontre, La Fête, L'affrontement, Les Parents, l'Epilogue. Et, si je devais mettre une note sur 10 à chaque partie, je mettrais 1/10 puis 3/10 puis 5/10 puis 7/10 puis 9/10. Autrement dit, j'ai globalement détesté la 1ere heure du film. Je me suis ''battu'' pour ne pas l'arrêter. Et puis un ouragan de folie s'est emparé du récit, des personnages jusqu'à la dernière heure, globalement magnifique. Quand les riches jouent avec les prolétaires, les pauvres, les gens d'en bas, le cinéma de Sean Baker capte au plus près du réel ce mépris de classe.
Pendant ce temps sur Terre : 3/5
Parfois, trop rarement, le cinéma français lorgne du côté du fantastique, troublant, mystérieux, puissant, et du cinéma de genre, flippant, grave, pourquoi pas gore. Jérémy Caplin est un drôle de metteur en scène. Après ''j'ai perdu mon corps'', il a tourné cette oeuvre inclassable qui rappelle un petit peu ''Under the Skin''. En moins fou toutefois. C'est inégal, imparfait, mais ça sort suffisamment de l'ordinaire pour mériter d'être vu.
Heretic : 1/5
Quelle déception ! J'ai bouffé tellement de cinéma de genre dans ma vie que j'ai eu une impression constante de déjà-vu. D'ailleurs, quand 2 charmantes demoiselles rendent visite à un type dans une maison isolée, je préfère nettement que les rôles soient inversés comme dans ''Knock Knock''. Ce ''Heretic'' n'est pas spécialement mauvais mais il est tristement lent, ne fait guère frissonner et repose vaguement sur une ambiance morose, austère et la performance de Hugh Grant. La lenteur est un parti-pris qui se respecte évidemment mais j'ai eu tellement envie de faire ''avance rapide'' .... que c'était laborieux .... long .... bavard ... poussif ..... en fait je trouve que le film manque d'idées, tout simplement. La fin, vaguement spectaculaire, m'a semblé d'ailleurs particulièrement ratée.
Borgo : 5/5
9 fois sur 10, quand on lit une ''annonce'', une ''critique'', un ''bon mot'' sur une affiche, c'est juste un coup marketing bidon. Pas ici. C'est réellement, comme c'est écrit, ''le meilleur polar carcéral depuis''un Prophète''. J'aurais presque envie d'ajouter que c'est un polar carcéral aussi puissant, brillant, stressant, inventif, bien écrit que ''Un prophète''. Un grand film, tout simplement.
Scandaleusement votre : 1/5
Petite comédie policière se déroulant au début du XXeme siècle. Une famille de la bourgeoisie locale reçoit des lettres d'insultes. Une jeune femme dévergondée (elle ose boire de l'alcool et jouer de la guitare !) est accusée à tort. J'ai aimé le discours féministe et la dénonciation de la masculinité toxique. Tout le reste était complètement bidon. Les blagues sont d'un autre temps, dépassées, ringardes, pas drôles. Les personnages sont tous des stéréotypes. Le film est constamment manichéen. Et l'intrigue principale n'a aucun intérêt. D'autant qu'on voit venir les rebondissements de loin tant c'est mal écrit.
Juré n°2 : 4,5/5
Grand film. L'un des meilleurs de l'année 2024. J'avais entendu quelques commentaires un peu condescendants du type ''c'est un Eastwood mineur''. Je suis en désaccord total. Dès les premières minutes j'ai été captivé et, jusqu'à la fin, très impressionné par la roublardise du scénario. Eastwood est trop intelligent pour ne pas savoir qu'on aura régulièrement en tête Sidney Lumet, Henry Fonda, le cran d'arrêt et la chaleur suffocante de ''12 hommes en colère''. Alors il y rend hommage, fait des clins d'oeil, se sert de plusieurs rebondissements vus chez son modèle pour créer en parallèle son propre récit & développer une intrigue remarquablement bien ficelée. Le cas de conscience du Juré numéro 2 est fou. Mais je ne peux pas en dire plus sans spoiler. Que va-t-il faire ? Pourra-t-il rentrer chez lui, regarder sa femme et son futur enfant dans les yeux s'il va au bout de sa logique ? Film passionnant de bout en bout.
Conclave : 1/5
C'est peut-être un bon film, je n'en sais rien. Je n'ai jamais réussi à entrer dedans. Ca ne m'a jamais intéressé. J'ai pourtant fait tous les efforts possibles. Je m'y suis repris à 3 fois ! Avec à chaque fois le même résultat : ennui total, désintétêt. Je ne vais donc même pas essayer de remettre en question les probables qualités du film et l'interprétation impressionnante de Ralph Fiennes. Filez-leur 12 Oscar, pas de problème. De mon côté, je suis resté à quai. Je n'ai rien ressenti de fort ni de passionnant là-dedans. L'espèce de rebondissement final totalement bidon m'achevant définitivement. De même (SPOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIILER) que celui de l'attentat. Qu'on ne vienne surtout pas m'expliquer que c'est un film anti-spectaculaire, c'est tout le contraire. Si j'étais provocateur j'écrirais même que ce huis clos résulte plus ou moins de la même construction narrative que n'importe quel blockbuster. Il faut toujours qu'il se passe quelque chose : un rebondissement, une trahison, un événement extérieur, un complot, une révélation. Ca n'arrête jamais. Le tout dans un cadre austère, froid comme la glace et, pour tout dire, triste à mourir. Seule satisfaction me concernant , outre l'interprétation aux petits oignons : les dialogues crus, secs, critiques envers le pouvoir ecclésiastique mais nous n'apprenons rien de nouveau. On les connaît. "Amen'', dans un autre genre, m'a paru autrement plus convaincant et subtil.
La salle des profs : 3,5/5
Le film qui a secoué l'Allemagne. Un engrenage implacable. très léger spoiler : Une salle des profs où des vols ont lieu. Une prof décidée à débusquer le ou la coupable. Le reste ne se raconte pas sous peine de spoiler vraiment. C'est un peu austère mais passionnant. Régulièrement tendu mais plein d'espoirs. Beaucoup moins chargé par exemple que ''Pas de vagues'' sorti cette année.
Le roman de Jim : 2,5/5
Joli film qui m'a un peu laissé sur ma faim. Je n'ai pas trouvé ça raté, je n 'ai pas trouvé ça merveilleux non plus. Avis mitigé donc. La passivité du personnage de Karim Leklou - un vrai gentil - m'a agacé je crois. Il est en permanence pris pour un idiot. On abuse constamment de sa gentillesse et il réagit tellement peu. J'avais envie de pénétrer dans le film pour aller lui dire ''révolte toi !''. Les 2 interprètes de Jim enfant puis adulte sont bluffants ! On a l'impression que c'est le même acteur 20 ans plus tard ! Chapeau les directeurs de casting. Probable que j'ai complètement oublié le film d'ici 2 jours.
Première affaire : 2,5/5
Une très jeune avocate est confrontée à sa première affaire criminelle. Ebranlée, pleine de doutes, incapable de prendre du recul sur ce tourbillon d'émotions, elle se met à déconner (léger spoiler) en fréquentant intimement le flic chargé de l'enquête. Difficile de dire si ''Première affaire'' est une histoire d'amour avec un fond juridique ou une enquête policière avec en arrière-plein du sexe et des sentiments. Tout cela est assez confus, d'autant que plus le film avance et plus il se concentre sur la famille du personnage principal qui est sacrément gratinée ! En voulant tout traiter à la fois, le film finit par ne plus rien traiter du tout. C'est un peu superficiel. Dommage parce que les acteurs sont excellents.
Belle enfant : 1/5
La rencontre en Italie d'un photographe qui vient d'être plaqué et d'une jeune femme paumée qui doit régler des choses avec sa famille. L'Italie est très bien filmée. Pour le reste, pas grand chose à sauver dans cette comédie-romantique-dramatique un peu folklo qui aborde des thématiques vues et revues 8000 fois dans le cinéma français. Ca manque de calme, de silences, de regards. Ca parle tout le temps, il y a toujours une musique pour accompagner l'émotion. Ca ressemble plus à un téléfilm de France 2 qu'à une véritable oeuvre de cinéma. Et, en plus, c'est cousu de fil blanc.