C'est fini pour le BBCD.
Besançon: le BBCD rend les clés !Le projet porté par Vincent Porro ne pouvant aboutir, le club bisontin est condamné à quitter les hautes sphères du basket français, sur fond de querelles. Bonjour tristesse...ER du jour BESANÇON. _ À Besançon, le basket professionnel a vécu. Hier soir, après huit jours de tractations, huit jours passés à tâter le terrain, à multiplier les rendez-vous et entrevues pour tenter de proposer un plan de sauvetage, Vincent Porro a rendu les armes. Pour expliquer son renoncement, l'ancien expert-comptable du club, ex-joueur de N2 à Dijon, s'est fendu d'un communiqué (lire ci-contre).
C'est désormais acté, le BBCD va quitter le professionnalisme puisque le projet doit être déposé au plus tard demain à la chambre d'appel de la Fédération Française de Basket-Ball. Le timing paraît évidemment trop sérré pour envisager quoi que ce soit.
Le développement de Vincent Porro égratigne la précédente gestion. Mais il refuse d'apporter le moindre argument : « Il ne nous appartient pas de divulguer ici les informations qui ont été portées à notre connaissance ». Dommage.
Interrogé sur « la situation réelle du club qui s'est révélée ne pas être celle annoncée », Jacques Thibault, patron de SIGEC et ancien président du BBCD (2005-2009), qui avait officiellement démissionné le 24 juin dernier réfute en partie. « Comptablement, le déficit existe. Il y a 150.000 euros, 200.000 peut-être, que je me suis engagé à payer, en prévenant qu'il ne faudrait pas compter sur mon sponsoring l'année prochaine. Ce déficit est dû en partie, à hauteur de 80.000 euros, à un dérapage important au niveau de la masse salariale sur les joueurs américains. » La chute du dollar serait en partie responsable.
Jacques Thibault poursuit son argumentaire : « Deuxièmement, il y a une cotisation à recevoir d'un partenaire. Elle s'élève à 60.000 euros. Et puis il y a les prud'hommes qui sont sortis du chapeau (notre édition du 16 juillet). Nijean, je ne l'ai pas embauché, ni débauché. Ce n'est pas à moi de provisionner ! »
Vers la liquidation ?
Petite précision toutefois, la vraie-fausse arrivée de Noël Nijean s'est déroulée en août 2005, soit quelques semaines après la prise de fonctions de Jacques Thibault. « Oui, mais ce n'est pas moi qui m'en suis occupé... », répond-il du tac-au-tac.
Le désaccord entre Vincent Porro, Erik Lehmann, Thierry Martinez et Laurent Croizier, tous porteurs du même projet, et d'autres membres du conseil d'administration est profond.Président du Club Affaires, Benoît Vuillemin monte au créneau derrière Jacques Thibault : « A qui peut-on faire croire qu'un club pro peut fonctionner sans investisseurs ? Depuis trois semaines, MM. Porro, Lehmann, Martinez essaient de nous le faire croire. Ils nous ont fait perdre du temps ! Ils disent ce qu'on a toujours dit : le club compte dix salariés, a un entraîneur qui coûte cher. Face à la baisse des subventions et des partenaires, les salariés coûteront toujours aussi cher... ». Le sac de nœuds ne sera pas facile à démêler. Dans un fatras de paroles et d'actes, manipulations et mensonges font bon ménage. Et à tour de rôle, chacun affirme sans jamais produire le moindre écrit. Alors, on pourra toujours se poser des questions. Et d'abord celle-ci : Jacques Thibault ayant toujours dit qu'il laisserait un club sain à son départ, comment le club a-t-il pu se retrouver si vite en cessation de paiement ? « Parce que le budget 2008-09 est clôturé depuis le 30 juin. Et dans le budget 2009-10, il n'y a pas un centime », répond Thibault. Aujourd'hui, une procédure collective devrait être ouverte par le Tribunal de Grande Instance de Besançon. Elle devrait conduire tout droit à la liquidation de l'association BBCD. Et c'est bien la seule chose que retiendront licenciés et amateurs de basket...