Mon anné ciné/DVD. Florilège de films récents vus et plus ou moins appréciés. Notes sur 5 :
Sur la branche : ++++ La meilleure comédie que j'ai vue depuis bien longtemps. Loufoque, parfois burlesque, un peu déjantée à l'image de son personnage principal : la formidable Daphné Patakia. Révélée notamment par la série OVNI(S). C'est terriblement bien écrit, fluide. Les situations comiques s'enchainent non sans une certaine réflexion sur le monde contemporain et son inhumanité perpétuelle. C'est remarquable tant au niveau des dialogues que de la direction d'acteurs. Après l'excellent ''Normale'', revoilà Poelvoorde dans l'un des meilleurs films de l'année. Loin, très loin, des blockbusters américains. Et ça fait du bien.
Oppenheimer : + je me suis fait chier comme un rat mort, et pourtant je suis plutôt très fan de Nolan. En fait ça ne m'a jamais intéressé. C'est bavard, blindé de musiques. Je ne dis pas pas que c'est un mauvais film mais, en tant que spectateur, je n'ai eu qu'une envie : que ça se termine le plus vite possible.
Simple comme Sylvain : +++ Film canadien de Monia Chokri , bien connue pour ses rôles notamment chez ce grand dépressif de Xavier Dolan (dont les films me manquent, hâte qu'il arrête sa période de remise en question existentielle et revienne). La trame de ''simple comme Sylvain'' est assez simple et nous ramène aux ingrédients les plus élémentaires du grand écran : un homme et une femme se rencontrent. Coup de foudre. Elle est en couple. Que va-t-elle faire ? Quelle sera la suite ? Peut-on croire que la passion dure plus qu'un certain temps ? Beau film. Peut-être un peu inégal notamment dans les 15, 20 dernières minutes mais on a pris un réel plaisir à le voir.
Mission Impossible dead Recknoning part 1 : ++++ Parmi les ''sagas'' contemporaines, ma petite palme personnelle revient sans hésiter aux Mission Impossible. On peut débattre infiniment de tel ou tel opus qui est sans doute meilleur ou moins bon que tel autre épisode mais, globalement, hormis le II je les aime tous. Ce ''Dead Reckoning' part I'' n'échappe pas à la règle. Ca n'est jamais réaliste ni crédible mais on y croit toujours parce que c'est habilement mené. Extrêmement divertissant. Malin. Avec beaucoup d'humour et d'inventivité. Le coup de Tom Cruise sur le train, on nous l'avait déjà fait, mais ici il y a un côté classieux dans le choix du train, à l'ancienne, avec ses compartiments, ses salons qui nous renvoient aux livres d'Agatha Christie. L'action est rondement menée mais pas étouffée par les enjeux dont on se fout (en tout cas moi je me fous) éperdument. Les 2 clés tant convoitées sont le MacGuffin. Ce qui compte ce sont les ruelles de Venise, les poursuites près du Colisée de Rome ou les plans complètement fous à la fin quand chaque morceau du train tombe dans le vide. Très réussi.
The Creator : + . Je sais que cet avis ne sera pas partagé, je m'excuse d'avance si ces mots heurtent les adorateurs du film : j'ai détesté. J'ai trouvé ça artificiel, mal écrit. La mécanique du film est toujours la même : une scène grand spectacle, un dialogue pour nous faire respirer un peu , un chouïa d'humour, de l'émotion et hop ça pétarade à nouveau. Ils se sont sentis obligés d'injecter les sempiternelles histoires de famille, couple, enfant dans leur film. Pour moi le film est à la SF ce que Greta Van Fleet est à Led Zeppelin. Une vulgaire succession de copies avec des enjeux dramatiques éculés (les robots n'auraient-ils pas une conscience ? . Cette femme que ce père pleure ne serait-elle pas en vie ? Ce gamin qui pourrait avoir l'âge de son enfant, et si c'était son enfant ? Ce sauveur que les robots attendent, ne serait-ce pas ce môme ? Les soldats qui plaisantant dans l'avion, ne vont-ils pas en prendre plein la gueule une fois arrivés ? Etc etc etc.). Poubelle.
Wahou : + La dernière petite crotte de Podalydès qui semble ne pas se faire chier à attendre d'avoir un scénario pour tourner. Jurisprudence Dupieux. Une flopée d'acteurs connus, 4 blagues, 3 improvisations, 2 ou 3 idées de scénarios et hop, c'est dans la boîte. A dans 1 an pour un nouveau film !
Maria Rêve : ++ Gentil petit film avec Karin Viard, mignon tout plein, qui donne envie de se lover sous la couette. C'est joli comme son affiche qui a le mérite de rendre hommage au FC Sochaux de par ses couleurs jaunes&bleues. Les lionceaux apprécieront ! Pour le reste, aussitôt vu, aussitôt oublié : la preuve, je l'ai vu il y a 2 ou 3 semaines et j'ai déjà du mal à me rappeler ce qu ça raconte.
Omar La Fraise : ++ / +++ Passons sur la phrase d'accroche ridicule de Telerama doit être partenaire du film (du Tarantino Algérien ! ) pour en venir à l'essentiel : bon divertissement, agréable, rigolo. J'ai toujours eu une certaine passion pour les films avec des gangsters à moitié débiles. Mais ça a énormément de mal à tenir la route, à maintenir un semblant de rythme, à faire exister les personnages autrement qu'en répétant à l'infini la même recette. Brouillon, inégal mais globalement suffisamment plaisant pour passer un agréable moment et se marrer ici ou là.
L'homme debout : ++ / +++ Petit film (oui c'est péjoratif mais c'est vraiment le cas) pas désagréable grâce au flegme quasi britannique d'un Jacques Gamblin volontiers dilettante et à la fougue de Zita Hanrot qui illumine chaque scène où elle apparaît. Ces deux là ont bien du mérite de ''performer'' ainsi car ils ont tellement peu de choses à défendre ! Ce qui est fou, en fait, c'est qu'on finance ce genre de scénario tant cela manque de matière, d'idées, de texte. J'ai tout de même passé un moment agréable mais uniquement grâce aux acteurs.
Magnificat : + / ++ Encore un film frrancais avec Karin Viard qu'on voit presque plus que Virginie Effira et Marina foïs : je vais essayer de ne pas être trop sévère. Le film ose aborder un sujet pas évident à traiter (autour de la sexualité d'un curé). Mais ensuite .... rien ne fonctionne. Ca ressemble à un téléfilm, les acteurs jouent sans conviction, le scénario est ampoulé, très vite on se désintéresse des enjeux. Les personnages secondaires ne sont pas incarnés. Il y a également un problème de rythme synonyme d'ennui pour moi.
L'amour et les forêts : ++ Adapté du roman du même nom d’Éric Reinhardt, un film qui déroule sagement l'enfer de vivre avec un pervers narcissique, un être toxique. Le sujet, très sérieux, aurait mérité quelqu'un de plus solide que Valérie Donzelli derrière la caméra dont je déteste à peu près tous les films. ''L'amour et les forêts'' est assez scolaire. Donzelli s'en remet quasi exclusivement aux acteurs (formidables) dont Melvil Poupaud et ses magnifiques implants capillaires. Il rajeunit d'année en année le bougre !
Saw X : + Désolé encore parce que je sais que ce film a plutôt été apprécié des adorateurs de la saga. Je vais donc prendre des pincettes pour donner mon avis : J'aime bien le 1er SAW. Les suites ne m'ont absolument pas intéressé. Jusqu'à ce ''SAW X'' parait-il moins mauvais que les SAW V, SAW VI et compagnie. Avec la meilleure volonté du monde, j'ai essayé de replonger dans cet univers. Et j'ai trouvé ça tellement nul .... scénario qui tient sur un confetti, rebondissements qu'on voit venir à des kilomètres, acteurs qui surjouent, mise en scène d'une platitude totale, scènes de tortures éculées ... y'a pas une idée de cinéma là-dedans. Le cinéma "de genre'' mérite bien mieux que ça. Je pense par exemple à ''X'' sorti l'année dernière qui est fameux ou au méconnu ''Censor'' que j'ai adoré.
Le cours de la vie : +++ Joli film avec Agnès Jaoui, tendre, assez simple sur les retrouvailles entre deux personnes qui ont eu une relation inaboutie il y a bien longtemps. Que s'est-il passé ? Que sont-ils devenus ? ''Le cours de la vie'' est agréable à suivre, plutôt bien écrit.
Amore Mio: ++ / +++ J'étais curieux de voir ce que Guillaume Gouix allait faire de cette oeuvre ''féministe'' qui se révèle au fil des minutes assez sensuelle, pleine de charme, lumineuse mais finalement plutôt vaine.
La fille d'Albino Rodrigue : +++ Inspiré d'un fait divers sordide (que je me rappelle avoir vu dans un ''Faites entrer l'accusé'' ) un film assez classique, à la mise en scène banale, mais dont le récit finit par être captivant, en grande partie grâce au montage, aux dialogues et aux acteurs. Pas mal du tout.
Rampart : ++++ Polar poisseux avec Woody Harrelson, cet excellent acteur à la carrière impressionnante. J'ai plutôt bien accroché. Sombre et inspiré. On est clairement dans la lignée de séries comme ''The Shield''. J'ai du mal à comprendre que ce film ne soit pas plus connu.
Jeanne Du Barry : ++ J'aime le cinéma de Maïwenn, ''le bal des actrices'', ''polisse'' ou encore ''mon roi''. C'est donc avec enthousiasme que j'ai découvert ''Jeanne du Barry''. Enthousiasme relatif parce que je voyais le piège arriver de loin : Maïwenn derrière la caméra, Maïwenn devant, de tous les plans. Je ne sais pas si la démarche est ultra narcissique (j'ai ma petite idée) mais cela dessert absolument le film. Tout comme l'utilisation de la voix off qui alourdit le propos. L'ensemble est au, mieux, agréable mais quelconque. Au pire raté, plat, mal écrit. Les polémiques cannoises, je m'en fiche éperdument. Maïwenn fait bien ce qu'elle veut et choisit les acteurs qu'elle veut. Pas de souci de ce côté là. Disons simplement que lorsqu'on s'attaque à une oeuvre historique on essaie du trouver du souffle, une ambiance, un ton, quelque chose qui permette au spectateur de se raccrocher à quelque chose. Et là il n'y pas grand-chose à valoriser. 2 étoiles pour la beauté des images avant tout.
Indiana Jones and the dial of destiny : + / ++ Parmi tous les grands divertissements épiques des années 80/90, pour une raison que j'ignore j'ai beaucoup plus d'attachement pour les Goonies, Retour vers le futur, l'aventure intérieure, les Gremlins, Terminator que pour ''Indiana Jones''. Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais rien. Ceci dit, je ne compare évidemment pas ces oeuvres qui n'ont rien à voir et je ne dis pas que je n'aime pas les premiers Indiana Jones. Le IV m'avait laissé de marbre. Ce 5eme opus, c'est pire encore. Je vois les ficelles, l'écriture. Ce côté très superficiel ''une vanne, une scène d'action, un moment de repos, une vanne, une scène d'action, un moment de repos .... ''. Je n'accroche pas non plus à la mise en scène. C'est boursouflé. Ca manque de virtuosité. D'évidence. De simplicité. Ca cherche l'épate. La frime. Ca se veut un blockbuster digne de ce nom donc ça change d'angles de caméra sans cesse, ça accélère, ça tape à l'oeil. Je préfère très nettement voir et revoir les Mission Impossible - dans un autre style - qui ne se révèlent jamais décevants. Ca frime aussi mais ça se donne les moyens de nous en mettre plein la tronche. Là, bof.
La syndicaliste : ++++ Le titre est trompeur et dessert à mon avis le film et son intrigue. On est bien + dans le thriller/le film ''juridique'' que dans une oeuvre engagée et/ou sociale. C'est intéressant parce que ça nous place dans une position inconfortable de témoin ou de juré et l'on ne sait pas vraiment sur quel pied danser. Un peu comme le récent et très bon ''les choses humaines'' de Yvan Attal.
Le 6eme enfant : +++ Entre thriller et drame une histoire assez sordide inspirée de faits réels. Ou comment un couple bourgeois qui n'arrive pas à avoir d'enfants ''négocie'' avec une famille sans argent qui en a 5 .... et le 6eme est en route .... le scénario est malin parce qu'on pense deviner la suite mais pas vraiment. C'est réussi, bien mené, mais la toute fin ne tient juridiquement pas debout.
Bonne conduite : ++ J'avais adoré ''les vedettes'' et aimé ''la folle histoire de Max et Léon''. Ici je reste sur ma faim. Il y a un ''climax'' comme on dit. Ca démarre entre le thriller et la comédie. Imaginez une ambiance à la ''Titane'' ou ''Drive'' blindée de gags. La première demi-heure est vraiment réussie. Puis ça décline constamment. L'humour est laborieux, le scénario confus, des personnages secondaires totalement inintéressants viennent se greffer à l'histoire. Dommage.
Comme une actrice : + / ++ Je n'arrive plus à voir un film avec Julie Gayet sans l'associer à sa vie "politicosentimentale". Surtout quand elle interprète une femme en plein combat pour sauver son couple. J'ai eu un mal fou à entrer dans le film et ses multiples faiblesses n'ont pas aidé. La petite touche fantastique m'a énormément plu mais elle est très peu exploitée. A des années lumières - qualitativement parlant - d'un film comme ''la dernière vie de Simon'' autre ''drame fantastique francais''.
Sur les chemins noirs : +++ Adaptation du roman autobiographique du même nom de Sylvain Tesson, publié en 2016. J'ai été emporté par cette histoire bucolique. C'est touchant. Plutôt inspiré et Dujardin fait dans la sobriété. J'aime tout particulièrement le fait que son personnage ne soit pas spécialement aimable. Régulièrement mutique. La voix off ne m'a pas dérangé. Par contre le piano en fond sonore, un peu. Globalement j'ai beaucoup aimé.
Normale : ++++ Superbe film. L'histoire ne m'emballait pas des masses (ras le bol des films sur l'adolescence) et pourtant, dès les premières secondes, on est emportés. Poelvoorde est magistral comme d'habitude. On se marre, on est émus, on sort de là sous le charme. Le film est très court et passe ultra vite.
Toi non plus tu n'as rien vu : ++ Film courageux qui s'attaque au sujet difficile du déni de grossesse même si, ici, cela va bien au-delà. Ce fut une épreuve d'aller au bout. Je ne me suis ni attaché aux personnages, ni aux éléments de cette fiction inspirée de faits réels. Mais 2 étoiles pour le propos et quelques bonnes idées.
Misanthrope : ++++ le meilleur polar que j'ai vu depuis ''une affaire de détails''. Très bon malgré quelques petits trous dans le scénario. Vu déjà 2 fois et j'ai encore plus aimé la 2eme fois.
De grandes espérances : ++++ Coup de coeur pour ce film inégal et parfois un peu mal foutu mais terriblement attachant. On ne présente plus Benjamin Lavernhe. Incontournable. Par contre on peut insister, et pas qu'un peu, sur la présence impressionnante de Rebecca Marder qui crève l'écran. Le film est riche, tortueux, nous amène vers des chemins escarpés, des confrontations, des relations humaines rugueuses. Jusqu'à l'épilogue un peu bâclé mais l'ensemble est remarquable.
Une zone à défendre : ++ Une zone à défendre est un joli nanar. Rien ne tient debout. Mais j'ai une telle affection pour Civil/Khoudri que j'ai malgré tout passé un bon moment. On peut prendre du plaisir devant ce genre de film "familial", ''à suspense'' , "engagé". Le ''trop-plein'' est le défaut principal de cette oeuvre baclée qui n'arrive jamais à être crédible ou réaliste.
Le clan : +++ Si j'ai bien compris, le film fait suite à une pièce de théâtre à succès. On sent effectivement que la machine à vannes est rodée, que les dialogues ont été travaillés. On l'a vu en famille et on s'est bien marrés. C'est léger, frais, un peu con, globalement assez drôle. Je conseille.
Les cadors : ++ / +++ Pur divertissement familial avec Michel Blanc/jean-Paul Rouve/Grégoire Ludig qui brasse à peu près tous les ingrédients pour plaire à tout le monde. Donc à personne. Entre comédie et drame ''les cadors'' est assez impersonnel. On ne sait pas bien si ce produit calibré souffre de son scénario, de sa direction d'acteurs, de sa mise en scène mais il manque clairement quelque chose pour en faire une réussite. ''un petit boulot'' avec Michel Blanc dans un rôle comparable était par exemple bien plus réussi.
Jacky Caillou : +++ Drôle de film, bucolique, intimiste, qui se laisse tranquillement aspirer vers des contrées de cinéma de genre/cinéma fantastique sans pour autant chercher à faire frissonner ou nous faire bondir de notre siège. C'est à la fois très simple, modeste et plutôt beau. Le monde rural est mis en valeur. Je n'ai pas été totalement embarqué mais c'est atypique, singulier.
Les engagés : ++++ Mon coup de coeur de ces dernières semaines. La rencontre accidentelle d'un type banal et d'un jeune exilé qui fuit la guerre et la misère. Pour juger ce film, très clairement, la dimension politique emporte tout sur les éléments traditionnels (scénario, mise en scène, direction d'acteurs, etc). ''les engagés'' est d'une rare intelligence pour nous exposer la situation des migrants aujourd'hui.
Le principal : ++ / +++ drame familial avec un Roschdy Zem remarquable qui porte le film sur ses épaules. Est-ce que ça suffit à en faire un bon film ? Pas vraiment. Ca manque de puissance narrative, d'ampleur, d'enjeux dramatiques. Ca ressemble parfois à un téléfilm de France 2. Et la barque est un peu trop chargée (divorce, relations tendues avec son fils, frère camé et schizophrène, problèmes professionnels).
Les survivants : ++++ On est quelque part dans le prolongement du récent et formidable AS BESTAS : Ménochet qui crève l'écran, le drame social qui vire au thriller implacable. On est tout proche du ''survival'' même. Autant dire que j'ai adoré de bout en bout ce film délicieusement enneigé, porté par très peu de dialogues mais pas une tension de tous les instants.
65 la terre d'avant : Il faudrait que j'arrête de regarder toutes ces conneries SF/fantastique qui fleurissent à longueur d'année sur les écrans, petits et grands. Pour une véritable réussite, combien de trucs sans le moindre intérêt comme ce ''65'' fauché, bêtement scénarisé et blindé de numérique dégueu ? J'ai cru comprendre pour une raison que j'ignore encore que ce gars là, interprété par Adam Driver, se balade dans l'espace et atterrit donc sur la planète Terre .... à la préhistoire. Pourquoi, comment, on s'en fout. Les scénaristes étaient à la machine à café quand la question leur a été posée mais ils avaient autre chose à faire. Sur le fait qu'il y ait cette demoiselle à ses côtés, pareil. Quant à toute la dimension familiale, à un moment il faudrait arrêter avec ça aussi. Le héros qui regarde la photo de sa fille en la serrant très fort contre lui ce qui lui amène le courage et la force dont il a besoin, c'est beau comme une publicité sur c8 à l'heure du souper.
Falcon Lake : ++++ Film magistral, à la fois très beau mais également mystérieux. Ca m'a rappelé par moment le phénoménal ''Ghost story''. Charlotte le Bon est connue des adorateurs du petit écran pour ses chroniques météo sur canal plus il y a quelques années mais c'est tout sauf ce qui la caractérise. C'est une nana passionnante, éminemment respectable, qui a croisé dans les écoles d'art et les milieux underground quelques uns des plus grands artistes contemporains. Son film est génial. A la fois sensuel, énigmatique. Il s'en dégage une beauté rare.
Vous n'aurez pas ma haine : 0 Tout ce qu'il ne faut pas faire au cinéma compilé dans un film. Personnages très peu incarnés, scènes de pathos, indécentes, sans pudeur, qui donnent envie de sortir de la salle (ou d'éteindre sa télé). Je n'ai pas lu le livre de Antoine Leiris et il n'est pas question ici de remettre en cause sa légitimité. Mais le film .... on s'en serait bien passé ... en tout cas sous cette forme là qui entasse, minute après minute, les scènes ultra larmoyantes sans la moindre finesse. A part si l'on bosse chez ''20 minutes'', impossible d'en dire du bien, qu'on soit journaliste ou spectateur, le film s'est fait à juste titre défoncer.
Astérix et Obélix, l'empire du milieu : 0 Contrairement à plein de copains cinéphiles et de journalistes, je n'avais pas décrété avant de voir le film que je le détesterais et le dézinguerais avec une jouissance perverse. Canet/Cotillard en prennent plein la gueule depuis un bon moment pour une raison que j'ignore (la jalousie sans doute) alors que Canet a réalisé plusieurs très bonnes comédies (Mon idole, Rock n'Roll) et je vais citer un rôle majeur de sa carrière : ''la prochaine fois je viserai le coeur'' dans lequel il est absolument excellent. Cotillard, pareil, plusieurs grands rôles à son actif et si elle est ridicule dans ''Dark Knight rises'' c'est à mon sens surtout parce que la direction d'acteurs de Nolan est en roue libre. Lellouche, très bon, ''le grand bain'' est excellent, etc. Bref aucune envie de taper sur eux. Sauf qu'il y a un juste un problème : ce film est nullissime de bout en bout, pas drôle, mal écrit, blindé de personnages secondaires sans intérêt, de guest dont on a rien à fout** et qui sont incapables de lire leur réplique (mention spéciale aux 2 tocards Bigflo et Oli qui, non contents, de massacrer nos oreilles avec leurs chansons de merde s'incrustent au cinéma pour une raison que j'ignore). Ce film n'a aucun sens. Angèle, Ibrahimovic, Pierre Richard, Orelsan etc ça bouffe à tous les râteliers, c'est du marketing, du pur cynisme, et si l'on avait sous les yeux les cachets touchés par ces gens on serait encore plus consternés. Prochaine étape : Astérix réalisé par Dany Boon avec Mbappé qui donne la réplique à Maître Gims, allons-y, ça fera 12 millions de spectateurs.
Saint-Omer : + Encore un film qui a divisé de manière très spectaculaire les ''professionnels'' du cinéma d'un côté, appelons-les comme ça, et les spectateurs de l'autre. Comme très souvent, un buzz a été monté de toutes pièces par une certaine presse avec l'appui de festivals compatissants. France Culture, Les cahiers du cinéma, les Inrocks, Le Monde, Libération, L'humanité, Positif ont adoré (sans doute Télérama aussi). Et je ne leur ferai aucun procès d'intention, peut-être même sont-ils sincères. Peut-être. Mes valeurs étant profondément ancrées à gauche, j'ai d'ailleurs beaucoup de sympathie pour eux - pas tous. Sauf que, quand on lit le sujet puis qu'on voit le film, on comprend aisément et rapidement pourquoi il est défendu ainsi avec acharnement. Est-on encore dans le cinéma, l'art ou dans autre chose ? De mon côté je ne parlerai que de cinéma. J'ai trouvé ce film plutôt captivant au départ puis, très vite, il souffre d'immenses trous d'air (direction d'acteurs faible, dialogues trop écrits, ça récite son texte, c'est laborieux, théâtralisé, on n'y crois jamais). Ca manque de puissance, de moelle, d'incarnation. C'est filmé comme un documentaire. Trop peu de cinéma là-dedans.
Les miens : ++++ Immense claque. Sam ''exilé fiscal'' Bouajila ne m'inspire aucune sympathie mais c'est un grand acteur. Et dans ce film écrit à 4 mains par Roschdy Zem et Maïwenn, il est excellent. Il interprète un type soumis, incapable de se rebeller, victime d'un trauma crânien. A partir de là, le gars devient un rouleau-compresseur qui dit toujours ce qu'il pense, balance ses 4 vérités à ses proches. Et dans la famille, comme dans toutes les familles, c'est gratiné ..... A la fois drôle et violent, tendre et cruel, ''les miens'' fait feu de tout bois. Réussite totale. J'ai adoré.
E.O : ++++ Je ne suis pas un grand adepte du cinéma de Jerzy Skolimowski, j'ai par exemple détesté ''essential killing'' que de nombreuses personnes autour de moi adorent. ''E.O'' par contre m'a scotché. La cruauté humaine et la beauté de la nature vues à travers les yeux d'un âne. Il fallait le faire. Ne serait-ce que déployer cette idée sur 1h30 mérite un grand coup de chapeau. Et, en plus, visuellement, c'est très beau, puissant, mystique. Grand film.
Petaouchnock : ++ Le titre du film est nul mais on a quand-même eu envie de le regarder pour 2 raisons : l'aspect bucolique et Pio Marmaï. Je ne sais pas exactement ce qu'on aurait pensé du film si Pio Marmaï ne tenait pas le rôle principal (sans doute ne l'aurait-on pas regardé) mais on l'aime tellement qu'on a passé un bon moment. Ce n'est pas très bien écrit, les personnages sont des stéréotypes mais il y a un côté rafraîchissant dans cette aventure.
Scream VI : 0 J'aime bien le 1er Scream et j'ai pris un certain plaisir à voir plusieurs de ses ''suites''. Le 5 était tellement nul que je m'étais dit, logiquement, qu'on ne m'y reprendrait plus. Mais par masochisme j'ai quand-même jeté un oeil au 6. On est au-délà du très mauvais film. C'est du vide. Et comme pour plusieurs des films précédents, il y a cette escroquerie qui consiste à nous révéler qu'en fait il n'y a pas 1 tueur mais plusieurs ce qui, de fait, réduit à néant toute chance de ''deviner'' qui tue. Prochaine étape : Scream VII. On aura 12 tueurs, sans doute.
Avatar la voie de l'eau : * En gros, pour faire simple, je suis archi fan de cinéma SF et de cinéma fantastique et, pour ces deux raisons, j'ai globalement détesté ce 2eme Avatar que je trouve d'un ennui mortel. On est entre l'animation, le film de guerre, l'aventure, le tout boursouflé à mort, dopé au numérique, ce qui rend le produit fini très laid. Je n'ai aucun souvenir du premier, je me rappelle en gros que j'avais trouvé la ''forme'' intéressante mais le ''fond'' sans intérêt, là c'est pire encore. J'ai détesté. J'ai pourtant essayé. Je suis peut-être complètement passé à côté mais chaque minute qui passait était une torture pour moi. 1 étoile pour 2 ou 3 petites choses qui m'ont plu au début. Les suites de Avatar, ça sera sans moi.
Fumer fait tousser : +++ / ++++ Parmi toutes les petites crottes pondues par Dupieux, je trouve ses 2 derniers films vachement plus divertissants que les précédents (le daim, au poste, tout ça). Ce qui me fait dire que c'est lorsqu'il va lorgner du côté d'une certaine bizarrerie fantastique/SF qu'il est le meilleur. J'ai passé un bon moment devant "fumer fait tousser" comme j'avais passé un excellent moment devant "incroyable mais vrai". Il faut dire qu'il a le chic pour prendre les acteurs français qui ont le + fort capital-sympathie. Ca aide.
Le torrent : ++++ Visuellement c'est digne d'un téléfilm de France 2 donc si vous êtes exigeants sur la forme, passez votre tour. Pour ce qui est du scénario, par contre, c'est efficacement ficelé (à l'écrit c'est moins dur qu'à l'oral : effi-cace-ment fi-ce-lé) et ça m'a rappelé l'excellent 3 jours et une vie. Suspense de tous les instants, j'ai adoré.
Knock at the cabin : +++ / ++++ Les années passent et je garde une grande admiration, et même une certaine passion, pour Shyamalan et ses films imparfaits mais bourrés de charme, de mystères, de bizarrerie. Ici il reprend une clé du film ''la mise à mort du cerf sacré'' qu'il développe sur un peu plus d'1h30. Comme pour ''Old'' le résultat est inégal mais j'ai globalement été conquis.
Mascarade : 0 Le voilà donc le fameux film si décrié de Nicolas Bedos, l'ennemi du public numéro 1 du cinéma français. Honnêtement je n'ai rien contre sa grande gueule, son égo, ses déclarations pré-César. J'avais d'ailleurs été totalement séduit par son excellent ''Adelman'' et même par ''la belle époque''. Mais son ''Oss'' était passé par là, navrant, ce qui m'avait forcément amené à me méfier. De là à imaginer ça. Cette bouillie indigeste, mal écrite, mal montée, ennuyeuse, boursouflée, construite à travers des plans tape-à-l'oeil, des dialogues sur écrits et des personnages éminemment détestables. Plus qu'un très mauvais film, ''Mascarade'' se révèle très vite repoussant. On a l'impression que Bedos a des comptes à régler, qu'il a une certaine aigreur à revendre, un cynisme à étaler. Et il est incapable de construire un suspense qui tienne à peu près la route. Le thriller est raté dans les grandes largeurs. C'en est presque embarrassant tant les 20 dernières minutes sont nullissimes.
The Fabelmans : +++ / ++++ Très beau film, tendre et cruel à la fois, émouvant mais rude par certains côtés. On est autant sur un pur hommage au 7eme art, ce qui prolonge le bonheur d'avoir vu Babylon il y a quelques semaines, que sur une chronique familiale. La nostalgie est permanente. Spielberg ne tente jamais de dissimuler l'amour qu'il porte à cette époque révolue tout en affrontant ses vieux démons. J'aurais sans doute écrit que c'est un chef d'oeuvre si le film n'avait pas été aussi long et si l'émotion ne s'évaporait pas légèrement dans la seconde partie.
Jack Mimoun ... : ++ Cette bouse se laisse regarder avec un certain amusement pour peu qu'on oublie quelques minutes le produit indigeste qui nous est proposé. La recette est connue : prendre des humoristes à la mode, quelques têtes connues du grand public, un ou deux acteurs de renom peu regardants sur la qualité ayant besoin d'un cachet XXL pour se payer une nouvelle Ferrari. Il y a 10 vannes à la minute, 9 tombent à l'eau mais le film nous arrache un rire de temps en temps. La grande interrogation demeure le rôle de Magimel. J'adore l'acteur mais son personnage est effroyable de nullité. Il n'a rien à défendre. Et la fin est, en terme d'écriture, un must de connerie comme on a rarement vu. Mais je ne me suis pas ennuyé. Allez, 2 étoiles.
Babylon : ++++ Grandiose ! Très drôle, jubilatoire, incroyable mise en scène, du jazz comme d'hab avec Chazelle, direction d'acteurs aux petits oignons, mise en scène virtuose, des plan-séquences dingos, pur hommage au cinéma, sans être trop démonstratif, de l'audace, des scènes osées, crades, cul, burlesques, scato, Margot Robbie extraordinaire, Brad Pitt excellent comme d'hab, c'est beaucoup trop long mais pas épuisant comme ça pourrait l'être avec Baz Luhrmann par exemple, c'est constamment surprenant, les ruptures de ton sont permanentes, c'est sexy, puissant, renversant.
Un beau matin : 0 J'avais adoré le dernier film de Mia Hansen-Love (Bergman island), alors que son cinéma a tendance à me laisser de marbre. Je le trouve souvent bâclé, pas suffisamment travaillé à l'image des personnages de ''un amour de jeunesse" dont l'intrigue se déroule sur 15 ou 20 ans sans que les personnages ne soient "vieillis". Un exemple parmi tant d'autres au hasard. "Un beau matin" est une sorte de compilation des films d'auteur français se déroulant entre Montmartre et Saint-Cloud. C'est devenu un genre en soi les ''films d'appartements parisiens" dont on ne s'échappe que pour marcher dans les parcs de la capitale ou flâner dans les musées.
Kompromat : +++ Le film m'attirait assez peu mais on a tenté notre chance et on a bien fait. C'est prenant de bout en bout par contre ça ne détend absolument pas. Il arrive les pires atrocités à ce pauvre type. Le sort – et surtout les services secrets russes – s'acharnent sur lui. Le problème réside dans quelques incohérences et grossièretés scénaristiques assez incompréhensibles. Par exemple le personnage de Svetlana qui prend des risques inconsidérés pour l'aider, on ne comprend pas bien les raisons qui la poussent à agir ainsi. Il y a aussi 2 ou 3 passages où le personnage principal échappe à des fous-furieux d'une étonnante façon. La chance l'accompagne, une voiture est garée à proximité, un chauffeur le couvre sans raison valable. Malgré tout, on a aimé le film porté par un Gilles Lellouche totalement convaincant.