Pour en revenir au débat précédent, sur le souvenir que j'ai, je placerai en valeur absolue et dans l'ordre en 1 Maïga, en 2 Pagis et en 3 Ilan.
Ilan possédait un crochet court axial dévastateur que j'ai rarement vu à Sochaux, excellent devant le but, il avait par contre le désavantage d'être de santé trop fragile et son jeu avait un penchant personnel un peu horripilant par moment. Malgré tout, 22 buts en 2 saisons dans une période peu propice de fin de règne de Guy Lacombe et d'ère Bijotat, non entouré de Pedretti, Oruma, Martin ou de Bdz pour l'alimenter en caviars, il s'en est malgré tout très bien sorti et son passage au club demeure un bon souvenir.
Pagis, c'est l'image de l'esthète que je garde. Une régalade de gestes magiques mais néanmoins efficaces, autant dans la passe de velours au coéquipier mieux placé, que dans le piqué qui mystifie le goal adverse par exemple. A l'apogée de notre époque dorée de l'équipe de Pedretti, ce fut son génie offensif qui a magnifié la légende de cette équipe. Un peu lent à la course pour passer le niveau au-dessus.
Maïga m'apparaît le plus complet des trois. Plus collectif et solide qu'Ilan, plus rapide et buteur que Pagis, il me semblait aussi moins dépendant de l'environnement qu'eux pour pouvoir tirer son épingle du jeu dans un match. Et quel joueur de tête face au but, Modibo-Air-Maïga...Perso jamais vu ça chez nous depuis Stopyra, référence en la matière. .
Au final, ce furent pour moi du temps où ils portèrent le maillot jaune et bleu de très bons attaquants. L'arrivée d'un équivalent au mercato m'irait très bien.
Voilà, tout est dit
...mais rien ne nous empêche de disserter à présent sur les causes obscures qui ont poussé un jour, au micro de Bleu Belfort, un illustre posteur de Luxeuil à se planter aussi grossièrement sur le talent de notre Brésilien une semaine avant qu'ironie du sort, celui-ci nous claque un triplé contre Rennes, ou un autre, paradoxalement docteur ès tireurs d'élite, de nous présenter l'admirable artificier Modibo comme une grosse quiche lors de son arrivée sous nos couleurs.
Je ne puis qu'approuver ton propos, permets moi de l'amender sur le principal défaut qui a gaché la carrière de Pagis : son caractère, son manque de discernement, son intelligence du jeu qui visiblement était la seule qu'il possédait sur un terrain. A chaque fois les défenseurs adverses le chambraient et à chaque fois il tombait dans le panneau, allant même souvent jusqu'à sortir de son match, prendre des cartons largement évitables. Sans cela ce gars aurait pu être un joueur de tout premier plan en Europe. Il y avait une sorte de manque de confiance en lui, d’introversion de fêlure qu'aucun entraineur ne sut combler pour lui permettre d'éclater vraiment. Mais quels contrôles, dans toutes les positions, toujours le geste juste, la bonne surface de contact, le ballon dans les pieds et pas à 3 mètres...