Les gens de mon âge auront peut être comme moi un peu raté le train Liverpool. Nés en 1977, trop jeunes pour avoir connu l’ère Dalglish, et un peu trop âgés au moment de leur vrai (et fameux) retour, en 2005 (match que j’ai à moitié raté). À l’époque où je bouffais du foot matin, midi et soir, donc à l’adolescence et jusqu’à mes 20 ans en gros, le foot anglais était un peu coupé du monde d’abord, puis simplement renaissant ensuite.
La star de Liverpool à l’époque était le moustachu Ian Rush. Déjà là ça partait mal, un moustachu star du foot, j’avais du mal à le concevoir. Il avait fait la Une de onze mondial au moment de son transfert à la Juve. Ou au moment de son retour peut-être. Car il était revenu très vite à Liverpool. Il y avait John Barnes aussi et il, me semble, Steve Nicol. Bruce Grobelaar dont on nous disait qu’il était dingue. Mais on ne les voyait pas et cela restait lointain.
Puis les Anglais sont revenus, et C+ a alors investi des millions dans le foot. Mais c’était ManUtd le cador, Cantona bien sur faisait aussi probablement beaucoup pour promouvoir le club en France.
Liverpool, c’était pour moi un club avec un passé, mais usé, un peu fini quoi, et pas tellement mieux que Newcastle, Blackburn ou Leeds. Aujourd’hui je vois un peu plus clair mais il manquera toujours ce petit quelque chose. Et pour un jeune d’aujourd’hui à qui on vend les "grands clubs" par paquets de dix, que représente Liverpool ? Un parmi d’autres, peut-être.
C’est un peu pareil concernant l’Inter qui était à mes yeux un club quasiment de seconde zone comparé au Milan AC (et à la Juve, accessoirement). Pareil j’avais entendu parler des années 60, mais à mes yeux ça ne pesait pas lourd face aux matchs vécus en live du grand Milan AC qui roulait sur l’Europe.
(Tiens au passage, je serai à San Siro pour Inter-Roma la semaine prochaine. Une grande première pour moi).
Serais-je devenu supporter du FCSM si j’avais été un gosse à Bonal en 2019 plutôt qu’en 1988 ? Probablement malgré tout, je pense, car il y a quand même cette histoire de fibre régionale. Mais c’est difficile d’en être parfaitement certain, Franck Etoundi et Stéphane Paille c’est quand même pas tout à fait la même dimension.