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Sochaux compte aussi sur eux
Club formateur depuis soixante ans, Sochaux mise aussi sur ses jeunes. Cette saison, certains tels Martin ou Nogueira sont même devenus des éléments de base dans le système de Francis Gillot.
A Sochaux, la formation est un peu le ciment de l'identité du club. Une sorte de seconde peau qui a fait du FCSM un modèle du genre en France. «Prenez les effectifs des clubs de Ligue 1 et même en Europe et vous trouverez beaucoup de joueurs qui ont été formés ici : Frau, Erding, Pedretti, Menez, Mathieu entre autres», énumère Alexandre Lacombe, le président sochalien. Cette saison, Francis Gillot utilise les produits de la formation comme l'avaient fait la plupart de ses prédécesseurs. «C'est lié à la vocation formatrice du club et aussi aux finances, puisque nous n'avons pas les moyens de dépenser des fortunes pour recruter», explique l'entraîneur sochalien. Le club, pas chien, consacre selon Alexandre Lacombe «environ 10 % d'un budget de 43 millions d'euros à la formation.»
Aujourd'hui, plusieurs joueurs - Martin, Nogueira, Boudebouz, voire Privat - font presque partie des meubles. Les deux premiers sont souvent titulaires, les deux autres un peu moins. «C'est normal que parfois, ils marquent le coup. A Sochaux, ils ont des responsabilités assez tôt», reprend Gillot. Dont celle, récurrente depuis deux saisons, de contribuer au maintien du club en Ligue 1. «Cela fait partie de l'apprentissage d'avoir des responsabilités, même en étant jeune. Et puis, ils sont encadrés par des joueurs expérimentés comme Richert, Bréchet ou Dalmat», rappelle Lacombe.
Gillot : «Ici, il n'y a pas de petits merdeux»
«D'ailleurs, je ne me sens pas obligé de les prendre parce qu'ils ont été formés ici», précise Gillot, toujours aussi fâché avec la langue de bois et qui refuse la tentation du jeunisme à outrance. «S'ils jouent, c'est qu'ils apportent quelque chose. Je ne fais pas de différence entre eux et les trentenaires. Et même s'ils ne jouent pas tous, ils s'entraînent avec le groupe et partagent le vestiaire. Après, quand on est jeune, on est toujours impatient de jouer. Même si ce sont surtout certains agents qui montent la tête des mômes... Mais ici, nos jeunes ont une bonne mentalité. Il n'y a pas de petits merdeux. Ils ne sont pas acceptés...»
Parmi les jeunes professionnels formés au club qui font partie de l'effectif, tous n'ont pas le même temps de jeu. «Certains sont parfois appelés dans le groupe pour les matches, comme Peybernes, Poujol ou Gurler. Tulasne a montré de bonnes choses, et en ce moment, Butin est intéressant. Parfois, ils rentrent quinze ou vingt minutes. Cela fait partie de l'apprentissage, mais il ne faut pas aller trop vite», ajoute Francis Gillot, qui sait que tous ne perceront pas forcément. «Notre politique est de les garder le plus longtemps possible. Si nous avons vendu Erding cet été au PSG, c'est que nous n'avions pas le choix», admet Alexandre Lacombe. Et si un club venait à proposer quelques millions d'euros en juillet prochain pour acheter une des têtes de gondole de la formation à la sochalienne, il connaît déjà la réponse, livrée en avant-première par le patron himself. «Ce n'est même pas envisageable...» - Alexis BILLEBAULT
L'Equipe.
La dernière partie rassurera ceux qui envoient déjà Martin à l'OM ...