LE MONDE | 24.02.07 | 13h36 • Mis à jour le 24.02.07 | 13h36
Bernard Kouchner venait à peine d'être promu dans l'"équipe du pacte présidentiel" de Ségolène Royal qu'il a ouvert une brèche dans la stratégie dite d'"étanchéité" qu'a adoptée le PS vis-à-vis de François Bayrou. L'ancien ministre de la santé, interrogé sur RTL, vendredi 23 février, a estimé que le président de l'UDF avait "raison" de vouloir dépasser les clivages droite-gauche : "J'espère qu'il sera entendu, j'espère que Ségolène Royal entendra la nécessité d'élargir", a-t-il ajouté.
Tout ce qu'il ne fallait pas dire, alors qu'une partie de l'électorat socialiste semble être réceptive aux thèmes développés par le candidat centriste. Jack Lang, désormais "conseiller spécial" de la candidate du PS, s'est immédiatement chargé de rectifier le tir. Qualifiant M. Bayrou de candidat "attrape-benêts", il a estimé, lors du point de presse du PS, que "ceux qui imaginent qu'il pourrait franchir le premier tour se mettent les doigts dans le nez".
Et M. Lang de préciser que toute "complaisance" à l'égard de M. Bayrou devait être "étrangère à la campagne" du PS. "Il ne faut pas entretenir la moindre confusion", a-t-il ajouté, souhaitant que, sur ce point, les socialistes aient "une parole commune, claire, nette et unanime".
Du reste, les porte-parole socialistes ont vivement réagi au projet économique que M. Bayrou a présenté, vendredi, à la presse. Michel Sapin, qui a remplacé Eric Besson dans les fonctions de responsable économique du PS après la démission de celui-ci, a dénoncé un programme "libéral et droitier". "Derrière l'apparence d'un équilibre centriste se dissimule un projet qui tourne bien souvent au plagiat de celui de Nicolas Sarkozy", a-t-il estimé.
Didier Migaud, conseiller budgétaire de Mme Royal, a estimé que "François Bayrou ne porte qu'un discours de la résignation, de l'absence d'ambition et de volonté". Tandis que Vincent Peillon, qui a rejoint le pôle des porte-parole de la candidate socialiste, a précisé qu'"on ne voit pas comment François Bayrou peut encore espérer faire illusion et obtenir le vote d'électeurs de gauche". "M. Bayrou a voulu nous faire croire qu'il n'était ni de droite ni de gauche, a indiqué M. Peillon, mais il est pleinement et totalement de droite et son embryon de programme est à la fois conservateur et libéral."
Dans Le Parisien du 24 février, Jean Peyrelevade, qui a participé à l'élaboration du programme économique de M. Bayrou, rejette ces accusations.
"Cela me fait rire, affirme l'ancien directeur adjoint du cabinet de Pierre Mauroy. C'est le même discours qu'Arlette Laguiller. Cela ne tient pas lieu d'argumentation."
ils ont peur de bayrou , oh oh oh
edit: j'ajoute que ce n'est pas en débilisant les electeurs qu'on se les ralie...