Posté 26 juillet 2014 - 14:30
C'est long mais enfin bon, c'était un exutoire pour moi. Que ceux qui adhèrent et souhaitent s'en servir pour une raison ou une autre le fassent librement :
Selon toute vraisemblance, et suite à la décision du Comité National Olympique du Sport Français de valider l'accession du Racing Club de Lens en Ligue 1 ce 25 juillet 2014, le FC Sochaux-Montbéliard évoluera en championnat de France de Ligue 2 lors de la saison 2014-2015 qui se profile à l'horizon, conformément au verdict rendu le 17 mai dernier par les lois impitoyables du rectangle vert.
La seconde partie de saison de notre équipe menée tambours battants sous les ordres d'Hervé Renard, particulièrement intense émotionnellement pour chaque supporter de la maison jaune et bleue, ainsi que les récents événements rocambolesques quant à la situation financière du RC Lens, tendent à prouver s'il le fallait que le FC Sochaux est immortel et défendra chèrement sa peau de doyen du football français au sein d'un monde où rien n'est fait pour lui faciliter la tâche face aux ogres parisiano-qatariens, russo-monégasques ou désormais azerbaïdjo-lensois pour qui certains intérêts bureaucratiques semblent primer sur quelconques considérations sportives.
L'ensemble des supporters sochaliens prend acte de la décision du CNOSF de maintenir le FC Sochaux-Montbéliard en Ligue 2, démontrant ainsi qu'ils respectent (eux) la parole des institutions qui les gouvernent. Toutefois, et face à la tragicomédie à laquelle nous avons assisté impuissamment depuis près de six semaines, nous restons aujourd'hui taraudés par nombre de doutes et d'interrogations que nous ne pouvons étouffer, par respect pour le club que nous supportons et par souci de la crédibilité des institutions auxquelles nous soumettons nos droits et notre avenir comme l'ensemble des clubs professionnels et amateurs du football français :
Le verdict rendu hier soir par le CNOSF, contredisant ainsi celui énoncé par deux fois par la Direction Nationale du Contrôle de Gestion retoquant le dossier présenté par le RC Lens, laisse de forts soupçons quant à la transparence voire la légalité du déroulé des événements. Les dernières informations dont dispose le grand public et émanant de sources a priori « sérieuses » (le quotidien l'Equipe, la chaîne sportive Eurosport ...) font état de la présentation d'un budget lensois devant le CNOSF largement revu à la baisse en comparaison des ambitions et des promesses affichées en appel devant la DNCG dix jours plus tôt : une garantie bancaire de 18 millions d'euros ainsi qu'un apport immédiat de 10 millions d'euros par l'actionnaire azéri Hafiz Mammadov. La validation par le CNOSF de la montée du RC Lens en Ligue 1 se baserait sur l'engagement de la direction lensoise d'un apport de … 4 millions d'euros, loin donc de la somme réclamée en première instance. Or, l'article 5 du règlement de la DNCG stipule clairement que « tout document et/ou engagement nouveau que le club appelant voudrait présenter devra être impérativement produit au plus tard lors de son audition devant la Commission d'Appel et être, à cette date, dûment concrétisé ».
Nous prenons donc acte de la mise en bière de la DNCG ce 25 juillet 2014 suite à ce double désaveu de son règlement par le CNOSF, permettant ainsi à un club de contourner ouvertement les obligations qui lui sont faites de ne pas modifier ses prétentions budgétaires comme bon lui semble. En effet, de quelle crédibilité pourrait désormais jouir cet organisme dont le football français a tant vanté les mérites et que certains aspirent à appliquer à l'échelle européenne – et dont l'un des ardents défenseurs lors de sa création fut, comble du ridicule, monsieur Gervais Martel – alors qu'elle subit aujourd'hui un double désaveu au nom de petits arrangements entre amis, camouflet sur lequel ses futures victimes auront bon dos de s'appuyer pour remettre en cause la légitimité de son jugement.
Par la même occasion, nous faisons part de notre stupéfaction face aux informations selon lesquelles le CNOSF aurait attendu après 48 heures de délibérés que monsieur Mammadov daigne se prononcer sur ses intentions suite à un entretien avec son Directeur Général en Angleterre : le sport français en est-il réduit à s'asseoir sur certaines valeurs pour satisfaire les caprices d'un milliardaire en manque de divertissement et dont les contours de la fortune restent flous ? Notre conception de « l'Olympisme » tel que le terme s'affiche dans la dénomination de ce comité est toute autre. Peut-être attendions-nous trop naïvement qu'il confirme la vision de la DNCG selon laquelle le soap opera offert depuis un mois et demi par messieurs Mammadov et Martel mettait en danger tant l'institution du Racing Club de Lens que le bon déroulement d'un championnat de France de Ligue 1 qui devrait compter en son sein un club susceptible d'une seconde à l'autre de devoir déposer le bilan en cours d'exercice.
Nous sommes en effet affligés par le spectacle auquel nous assistons depuis le début du mois de juin et le premier passage raté du RC Lens devant la DNCG ayant donné lieu à une succession de mensonges ouvertement assumés par Monsieur Gervais Martel qui n'a de cesse, depuis lors, de se confondre en excuses toutes plus pathétiques les unes que les autres pour expliquer les absences de son actionnaire et son impossibilité de présenter les 10 millions d'euros promis : fête nationale en Azerbaïdjan par-ci, en France par là, ou encore erreur de saisie dans le code IBAN pour finir par une prétendue vexation de monsieur Mammadov face à la dureté (la clairvoyance?) de la DNCG. Par conséquent, nous sommes surpris de constater que les membres du CNOSF acceptent sans sourciller d'être publiquement menés en bateau (voir l'interview édifiante du président lensois accordée le 20 juillet dernier au magazine Stade 2 sur France 2) par les changements de version de Gervais Martel pour justifier ses atermoiements, en validant un dossier qui selon toute vraisemblance est bancal, pour employer un euphémisme. Et nous faisons fi (parce qu'il est, pour le coup, dans son bon droit même si la forme est plus que critiquable) de la manière grotesque dont Monsieur Martel a usé pour tirer au maximum en longueur les recours auxquels il fit appel, et ce afin de gagner du temps pour tenter de sauver son navire à la dérive. En ce sens toutefois, le FC Sochaux-Montbéliard peut se sentir lésé, car il fut le dindon de la farce, baladé dans les arcanes de la justice footballistique française l'empêchant, à sept jours de son premier match de championnat, de gérer sereinement une inter-saison déjà plombée par une descente sportive et des problèmes d'actionnariat qui lui sont propres. D'une manière ou d'une autre, notre club obtiendra-t-il une maigre compensation, comme le report absolument indispensable et logique de son premier match prévu le 2 août face à Orléans ?
Ces différents éléments nous poussent à nous interroger sur l'indépendance de ce fameux Comité National Olympique (ce mot est toujours difficile à rédiger dans de telles circonstances) du Sport Français face à une Fédération Française de Football qui a tout intérêt – c'est ce que nous avons entendu toute la semaine passée – à voir un Racing Club de Lens, son histoire, son public, son stade dont il ne disposera pas, évoluer en Ligue 1, appuyée pour cela par différentes personnalités influentes du football hexagonal, l'omniprésent Jean-Michel Aulas, le politique Jean-Louis Borloo, ou les bons copains Bernard Caïazzo ou Loïc Féry. Comment interpréter le silence total du président de la Ligue de Football Professionnel, Frédéric Thiriez, qui fut en parallèle si prompt à dégainer pour commenter l'énième rocambole du côté de Marseille où c'est désormais le Stade Vélodrome qui alimente les passions ? Par mesure de prudence, nous direz-vous. Nous ferons alors semblant de ne pas savoir que Monsieur Martel et son passif gargantuesque au plus haut sommet des instances du football français ne compte pas que des ennemis chez nos dirigeants. Sans doute moins que le parvenu Laurent Pernet, tout fraîchement débarqué à la table des grands et sans aucun doute moins bon client que son homologue nordiste.
Afin d'éviter que ces impressions de supporters en ayant gros sur le cœur ne se transforment en vulgaires procès d'intention, nous exhortons la Fédération Française de Football qui statuera définitivement lundi ou mardi prochain sur le sort du Racing Club de Lens, et par ricochet sur celui du FC Sochaux-Montbéliard, de faire preuve de son indépendance face à la décision consultative du CNOSF qui ne saurait aller dans le sens du respect de certaines règles qui rythment le football français. Il en va du maintien de la crédibilité de la DNCG, et peut-être même de sa survie. Il en va aussi de l'avenir du RC Lens qui ne saurait vivoter bien longtemps en se tenant dans les mains d'un actionnaire ne présentant aucune fiabilité. Nous assurons par là-même notre soutien aux supporters du club nordiste dont les journées sont sans doute plus difficiles et plus longues encore que les nôtres, et qui pourrait bien voir disparaître à court ou moyen terme leur club de cœur. Le FC Sochaux-Montbéliard a perdu sa place en Ligue 1 sur le terrain, et si telle est la décision de la FFF, il la regagnera dans les mêmes conditions. Loin de nous l'idée de nous confondre en vautours se réjouissant de l'agonie d'un congénère. L'obligation douloureuse d'évoluer à l'échelon inférieur cette saison a depuis longtemps infusé dans toutes les têtes, et nous nous remettrons de ces quelques semaines kafkaïennes. Toutefois, nous n'accepterons pas sans réagir d'être malmenés par des institutions opaques qui donnent l'impression de distribuer ses quitus pour la Ligue 1 en fonction de la tête du client, par l'activation de réseaux qui échappent à la lumière des projecteurs. Projecteurs qui fuient par ailleurs cette affaire depuis son déclenchement. Quelle ne fut pas notre consternation de constater à quel point la presse nationale semblait heureuse d'avaler des couleuvres et de boire comme du petit lait les déclarations de Monsieur Martel sans chercher à en vérifier la teneur et les fondements. Notons cependant l'excellent travail d'investigation du site internet backchich.info sur les travers du business de Monsieur Mammadov en Azerbaïdjan, qui contraste fortement avec la complaisance et l'inertie scandaleuses de la grande majorité des médias envers le RC Lens et, surtout, au détriment du FC Sochaux. Le quotidien l'Equipe de ce 26 juillet ne s'interroge ainsi, suite à la décision du CNOSF, que sur deux points : quel sera le visage de l'effectif lensois le 9 août prochain à Nantes, et Gervais Martel en sera-t-il toujours le président ? Rien ne précisant que la FFF doit encore statuer afin de valider cette décision, et rien non plus sur tous les points évoqués précédemment ici.
Face à l'espace médiatique immense offert à monsieur Gervais Martel pour distiller ses mensonges, nous demandons à nos dirigeants, Laurent Pernet en tête et dans le sillage de son intervention du 24 juillet où il jugeait cette situation « insupportable », de faire entendre leur voix et nos droits, et d'exiger eux aussi que le COMEX qui se tiendra lundi rende sa décision en toute indépendance et défait d'une quelconque influence extérieure, sans quoi il conduirait encore un peu plus certains supporters dans un dégoût de plus en plus prégnant de l'opinion envers un sport qui perd chaque jour un peu plus de sa superbe, éclaboussé par tant de scandales à son sommet qui finiront bientôt par le couper définitivement de sa base populaire.
Fort de ses 66 saisons dans l'élite française, et n'en déplaise à ceux réclamant que l'histoire du RC Lens ne lui octroie automatiquement une place au chaud en première division sous des prétextes de popularité, le FC Sochaux-Montbéliard ne saurait supporter que l'on méprise ainsi encore longtemps son passé, glorieux lui aussi, en le trimballant comme le vulgaire faire-valoir d'un football mondialisé gangrené par les intérêts financiers, télévisés et politiques d'obscurs personnages tirant les ficelles d'un pantin auquel ils pensent nous associer mais que nous refusons et refuserons éternellement d'incarner.
Nous réclamons que justice soit rendue à notre club, et que son maintien en Ligue 1 ou en Ligue 2 soit prononcé par les instances du football français dans les règles qu'elles ont elles-mêmes établies et dont elles se revendiquent habituellement si fièrement.
"Hé camarade, si les jeux sont faits, au son des mascarades on pourra toujours se marrer !"