Posté 20 juin 2006 - 16:29
Vif incident entre Villepin et Hollande à l'Assemblée
20/06/2006 - 16h39
PARIS (Reuters) - Un vif incident a opposé à l'Assemblée Dominique de Villepin à François Hollande, que le Premier ministre a accusé de "lâcheté" après avoir essuyé de sévères critiques, déchaînant la colère des députés socialistes.
Le président de l'Assemblée, Jean-Louis Debré, a décidé de suspendre les questions d'actualité après une demi-heure de séance tant l'atmosphère était orageuse dans l'hémicycle.
Cette nouvelle tempête politique, après les joutes sur l'affaire Clearstream, s'est levée à la faveur d'une question de François Hollande sur la gestion d'EADS et le rôle de son co-président Noël Forgeard, qui a exercé en mars des stock-options alors que le groupe traverse des turbulences.
En préambule de sa question, la troisième de la séance, le premier secrétaire du Parti socialiste a appelé implicitement à la démission de Dominique de Villepin.
"En politique, comme en toutes choses, rien ne peut se construire sans la confiance. La confiance, vous l'avez perdue auprès des Français. Cette confiance, vous l'avez également perdue au sein de votre majorité, sinon vous auriez d'ores et déjà privatisé Gaz de France", a-t-il lancé.
"Cette confiance, M. le Premier ministre, vous ne la trouverez pas davantage dans les procédures judiciaires que vous intentez contre des journalistes. Jamais un Premier ministre n'y avait eu recours sous la Ve République", a-t-il ajouté, en allusion à la décision de Dominique de Villepin de porter plainte pour diffamation contre les auteurs de deux ouvrages sur l'affaire Clearstream.
"Pas de confiance dans le pays, pas de confiance dans la majorité, pas de confiance dans la presse: dans une démocratie digne de ce nom, le chef de l'Etat ou le Parlement auraient mis fin à cette situation", a poursuivi François Hollande.
"Nous sommes dans le régime de l'irresponsabilité, et cette irresponsabilité, elle ne doit pas se propager aux affaires industrielles et économiques", a-t-il dit, évoquant EADS.
"Dès lors que l'Etat français détient 15% du capital de l'entreprise, dès lors que le président de la République et vous-même avez joué un rôle dans la nomination du co-président d'EADS Noël Forgeard, je vous demande si vous maintenez votre confiance à M. Forgeard", a conclu le premier secrétaire du PS.
Le visage fermé, Dominique de Villepin s'est alors levé pour asséner sa réplique.
"IL EST FOU! IL EST FOU!"
"M. Hollande, il est des moments dans la démocratie où l'on ne peut pas dire n'importe quoi. En 2000, c'est vous qui avez défini avec Lionel Jospin le pacte d'actionnaires (d'EADS). C'est votre responsabilité et nous remettrons les choses à plat", a-t-il commencé sous les huées des élus socialistes.
"Il est des moments dans une démocratie où on ne peut pas mélanger les carottes et les choux-fleurs, on ne peut pas mélanger l'exigence de vérité et l'exigence de bonne gestion", a-t-il poursuivi.
"Et je dénonce, M. Hollande, la facilité, et je dirais même en vous regardant la lâcheté qu'il y a dans votre attitude", a lancé le Premier ministre, déclenchant la colère des socialistes.
Ces derniers ont quitté leurs bancs pour fondre sur le Premier ministre, qui a poursuivi son intervention, quasiment inaudible, dans un brouhaha général.
"Il est fou! Il est fou!", déclarait Henri Emmanuelli. "Démission! Démission!", scandait l'ensemble du groupe socialiste.
Massés au pied du perchoir, les députés socialistes ont refusé de regagner leur place, perturbant le déroulement de la séance. Jean-Louis Debré a alors décidé d'une suspension.
Dans les couloirs du Palais-Bourbon, où régnait une ambiance électrique, François Hollande a par la suite dénoncé la perte de "sang-froid" de Dominique de Villepin. "Pour un Premier ministre, utiliser ces mots-là dans l'hémicycle (...), c'est un signe qu'il a perdu toute capacité pour gouverner le pays".
"Il y a un moment où il faut faire cesser un tel comportement. La majorité peut gouverner jusqu'en 2007 mais pas dans n'importe quelles conditions, et je ne crois pas avec ce Premier ministre", a-t-il dit.
Un député UMP interrogé par Reuters a déploré "un bordel général". "Il faudrait les renvoyer tous en vacances parce qu'ils perdent leur sang-froid les uns et les autres".
"L'un pose une question qui est à la limite de l'insulte et l'autre répond de la même manière. La question appelle la réponse. Le ton et surtout les mots utilisés par Hollande sont inacceptables et donc le Premier ministre répond de la même manière qui est aussi inacceptable. Moi, je les renvoie dos à dos", a-t-il déclaré sous le sceau de l'anonymat.
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Pff...C'est vraiment des bouffons...Tous!!! Et encore, ils ne parlent pas de Zaïri ou de l'OM...
One leg? Huh, easier access!