(Clyde @ Mercredi 9 Novembre 2005 20:03)
Pour en revenir aux termes de "racailles" et de "karcher" utilisés par Sarkosy, je doute qu'il s'adressait aux banlieues dans leur ensemble mais plutôt aux fauteurs de troubles.
"Nettoyer à coup de karcher", c'est mettre hors d'état de nuire les voyous.
Les "racailles", ce sont justement ces voyous.
Ces 1 % qui nuisent à tout le monde, et particulièrement aux 99 autres % qui n'aspirent qu'à vivre en paix et à qui ils font du tort en premier lieu.
D'ailleurs, hormis ces 1 %, il n'y a pas eu de réactions dans les banlieues, preuve que les 99 % ne se sentaient pas visés.
il y a plusieurs interprétations possibles.
Le fait est que le type est plutôt mal vu par une bonne partie de la jeunesse des quartiers.
Que ce type vienne faire le zinzin devant les caméras pour exploiter politiquement la situation en disant : "regardez moi ces petits marioles ! Moi, Sarkocorico - cowboy, je vais te les calmer en moins de temps qu'il n'en faut pour dire panpan !", voilà ce qui, au-delà des mots employés, est fondamentalement insupportable à ces petits jeunes qui ont l'impression qu'on se fout de leur gueule ( et au passage de celle des 2 mômes décédés dans le truc EDF auxquels ils s'identifient quand même un peu). On peut y voir une susceptibilité mal placée si on veut.
Mais un ministre doit il risquer ainsi de mettre le feu aux poudres ?
D'une manière générale, un Etat démocratique peut il gérer des problèmes de société en établissant un rapport de force avec ses citoyens ? Chacun son avis, mais ces questions méritent qu'on y réfléchisse.
Pour moi, les mots ont quand même un certain sens ; et à plus forte raison pour un type comme Sarko, dont je devine qu'il a fait des études. "Nettoyer au karscher", sémantiquement, ça n'atteint même pas la subtilité des "frappes chirurgicales" de George Walker Texas Ranger Bush. Ca manifeste quand même l'envie de ne pas faire dans le détail.
Mais peu importe, il est clair que notre ministre de l'intérieur a mis de l'huile sur le feu, ce qui a sans doute une logique dans son plan de carrière ; toutefois, la poudrière était là avant lui, et c'est elle qu'il faut maintenant désamorcer.
Tout le reste n'est que littérature.