Question les gars. Certains ici disent que le foot a surtout une idéologie ouvrière de gauche. Comment expliqué dans ces cas là que ce sont ces gens là et les politiques de leur bord qui méprisent ce sport et crachent sur l'argent Roi ? En tout cas en France.
C'est la bipolarité du JL (Jeune Loup-socialo)
Justement. J'aimerais bien que John en particulier m'explique ça.
Comment dire, pour faire simple ...
1/ c'est un fait que le football est né dans les écoles anglaises et qu'il était honteux, "le petit peuple du Yorkshire y joue", disait-on alors. Oui, c'est dans son essence le sport populaire, pas "ouvrier de gauche" parce que ça ne veut rien dire, mais celui qui peut se jouer partout, tout le temps, et qui a fédéré tous les miséreux du monde autour de lui.
2/ c'est le principe même des sociétés de consommation et du spectacle, piliers du néolibéralisme et de l'individualisme qu'il consacre, de récupérer ce qui plait au plébéien, de l'aseptiser pour en faire un produit à vendre au plus grand nombre et engraisser le portefeuille de ceux qui ont des intérêts à en faire un produit de consommation comme un autre. C'est, pour faire simple, le foot business.
3/ De là naît ce que je juge être la fracture entre supporters et spectateurs, adeptes d'un club et adeptes d'un spectacle. Les premiers sont attachés à la philosophie historique et originelle du football, les autres à la dimension spectaculaire d'un sport qu'ils consomment comme un burger ou une série Netflix. Les premiers sont obligés, parce qu'ils continuent à aimer viscéralement leur club, de composer avec la mainmise des secondes et donc avec un paradoxe et une contradiction difficile à vivre.
4/ Olivier Besancenot, supporter du PSG, évoque souvent ce déchirement chez lui.
5/ Je te prie d'arrêter de me coller dans un magma indistinct d'une pensée caricaturale que tu aurais de la "gauche", selon le vieux logiciel binaire dépassé du capitalisme versus communisme, et qui serait gouvernée par Jean-Luc Mélenchon.
Puisque mon positionnement politique semble t'obséder, retiens que je suis farouchement écologiste (mais vraiment, donc pas Jadot, EELV et tous ces cons), en recherche perpétuelle d'un équilibre entre le besoin de l'individu de se distinguer et de la nécessité de faire corps dans une société véritablement égalitaire. Je suis donc convaincu que la lutte des classes est le combat transversal permettant à toutes les minorités marginalisées d'exister, et donc opposé aux croûtes militantes et à l'identitarisation des individus selon des cases prédéfinies selon la couleur de peau, le sexe biologique ou l'orientation sexuelle, la nation étant le seul concept permettant de fédérer des gens d'horizons divers dans une même dynamique. Je suis pour le droit à l'innovation, à la création, à la prise de risque et donc à l'enrichissement personnel mais farouchement hostile à l'idée qu'un seul homme puisse posséder autant que le PIB de 180 pays réunis. Je suis donc pour un salaire maximal et une fiscalité agressive pour les grosses fortunes, je suis pour un revenu universel en compensation de la propriété privée et la suppression de l'héritage. Je pense que c'est à l'Etat d'être souverain, et non au privé de le phagocyter pour nourrir les intérêts personnels d'une poignée d'individus.
Je suis pour le respect fondamental de la Nature, écosystèmes, biodiversité, vie animale et humains, et l'acceptation de ses injustices et de ses affres, jusqu'à être opposé philosophiquement, par exemple, à la PMA pour qui que ce soit mais favorable à l'adoption pour les homosexuels, parce que procréation et éducation sont deux choses distinctes, et parce que la science et la technologie doivent se limiter à l'essentiel. Je suis pour que les valeurs philosophiques que l'on brandit à longueur de journée aient enfin un sens réel, et que l'on arrête de parler de "liberté retrouvée" parce qu'on a le droit d'aller boire une bière avec ses potes quand on accepte tous les jours que sa survie, son droit de se nourrir ou de se loger, dépendent de l'obtention d'un salaire et d'un temps dont nous ne sommes pas propriétaires. Je suis pour le droit à l'oisiveté, les excités incapables de rester confinés l'espace de deux mois ayant démontré qu'il y avait suffisamment de workaholics compulsifs pour que le nécessaire du travail collectif soit toujours assuré, convaincu qu'il vaut mieux un mec qui pense et contemple dans sa chambre qu'un "real estate analyst" ou un "coach de vie". Je suis pour une démocratie réelle, on l'on ne nous ferait plus croire qu'un mec, dont le seul talent consiste à avoir amassé assez d'argent et de connexions influentes pour faire d'une campagne électorale une campagne de pub à grande échelle, élu par 18% des gens en âge de voter, est un gouvernant légitime et propriétaire d'un blanc-seing pour faire passer absolument ce qu'il veut.
Voilà, en gros. Donc bon courage pour me cataloguer, mais arrête avec ton Mélenchon, qui a une vision productiviste du travail et plus largement du monde, soit ce que j'exècre.
Ça n'intéresse personne, mais comme tu me ramènes sans cesse à ce sujet, c'est dit une bonne fois pour toute et ça nous économisera quelques redondances.