Posté 18 mai 2010 - 12:10
Interview dans l'Est de ce jour:
L1 Sochaux à l’heure du bilan
« Dans le contraste »
Montbéliard. Seizième du classement final, Sochaux a rempli son contrat, se maintenir en Ligue 1. Décryptage de l’exercice qui vient de s’achever avec le président du club doubien, Alexandre Lacombe.
Si vous deviez choisir un mot pour qualifier le bilan de la saison ?
Contraste et inconstance. La première conclusion, c’est qu’on est toujours en L1, malgré notre cinquième défaite de suite à domicile face à Auxerre, la dixième de la saison. La déception se transforme quelquefois en excès de colère et ce n’est pas toujours rationnel ou raisonnable, même si c’est parfois justifié sur le moment. Samedi dernier, je pense qu’il y a eu une communion à la fin du match et que la majorité des spectateurs a pu se dire, super, on jouera encore en L1 l’an prochain. On va réattaquer une 63 e saison cet été et la douche froide que viennent de prendre Bastia, Strasbourg, Guingamp met en perspective que tout peut arriver, même pour des clubs historiques. Samedi dernier, chez nos partenaires dont certains tiquaient en cours de saison, j’ai entendu, on va continuer avec vous car c’est une chance extraordinaire d’avoir un club en L1.
Que retenez-vous de positif et de négatif ?
La victoire à Lyon par exemple quelques jours après l’accident de Davies, ce qui n’était pas arrivé depuis 17 ans. Dans les moments forts, je vais garder également cette nuit du 13 octobre où je vivais au gré des textos à propos de Charlie qui était entre la vie et la mort à Washington. On était vraiment dans l’humain avec un gamin qui a failli disparaître, un décès d’une accompagnatrice et juste derrière une réaction d’un groupe qui voulait faire quelque chose.
Le positif, c’est également d’avoir pu atteindre la mi-championnat avec un bon nombre de points, tout en jouant sans attaquant de pointe par la force des choses. En revanche, la deuxième partie de saison a été décevante.
On a senti une cassure après la Coupe de France...
C’est vrai, certains comme Jérémie Bréchet ont avoué ne pas avoir digéré l’élimination à Monaco et la manière dont cela s’est passé. Et pourtant, c’était dix jours après.
Quel sera l’objectif de la saison prochaine ?
Sochaux fait partie des clubs qu’on doit retrouver entre la septième et la quinzième place selon les saisons. En s’appuyant sur notre centre de formation qu’on doit encadrer avec des joueurs d’expérience.
Il ne ferait pas l'autopersuasion notre président ?
Une communion à la fin du match ? Quelle communion ? Entre 1000 et 2000 personnes qui restent un peu à la fin du match et dont moins de la moitié applaudit timidement ? La dernière communion avec autant d'enthousiasme à laquelle j'ai participé, c'était il y a quelques années dans une église.
Qu'à la fin du match on s'est dit "super, on va encore jouer en Ligue 1" ? Ca fait des semaines qu'on le sait et ça n'a pas déclenché à l'époque une joie non contenue mais plutôt une longue attente d'une logique confirmation arithmétique. A la fin du match, c'était plutôt: "Ouf, enfin fini cette nouvelle saison de merde".
Guingamp, Bastia et Strasbourg: des sacrées références pour mettre en perspectives notre club avec ceux-ci. Guingamp n'a rien d'historique dans l'élite et n'y a fait qu'un court passage, Bastia évolue dans un contexte particulier avec des structures qui ont fini par plomber le club. Quant à Strasbourg, le FC Hollywood de l'Est, quelle comparaison !
Quant aux partenaires, les retours que j'ai pu avoir ne sont pas aussi positifs qu'on peut le lire dans cette interview.
Pour Davies, on était vraiment dans l'humain avec un gamin qui a failli disparaître ? A écouter Charlie, on y est plus vraiment dans l'humain (absence de dialogue avec le joueur depuis longtemps) et l'absence de démenti de la direction validerait plutôt les propos de notre international américain (ce qui ne disculpe pas le joueur de sa responsabilité d'avoir enfreint un règlement sans quoi il n'aurait jamais eu cet accident).
Et pour finir, on apprend qu'on a joué sans attaquant de pointe par la force des choses. Et Sverkos, c'est pas un attaquant ? OK, le 4-5-1 l'a tué mais il jouait bel et bien en attaque. Et ce n'était pas par la force des choses mais par choix tactique de Gillot qui a sacrifié notre international tchèque dans un schéma à une pointe. Et ce n'est pas comme si Butin n'avait pas toujours donné satisfaction à chacun de ses entrées sur le terrain et tant qu'attaquant de complément.
On est vraiment entré dans une communication où il faut embellir autant que faire se peut une situation sportive mauvaise. Bientôt, 16ème de Ligue 1 pour le 9ème budget de l'élite composé majoritairement d'internationaux, ce sera idyllique !
« Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait » @ Mark Twain