Il n'y a plus que ça qui gouverne le foot, et on est encore quelques uns à le regretter... pendant que les footix regardent les matchs du Pognon Sans Gloire
L'argent a toujours gouverné le foot.
C'est toujours les gros budgets qui dominent les championnats avec de temps en temps des exceptions.
surtout depuis une bonne vingtaine d'année.
J'avais conservé un texte dont je ne retrouve plus l'auteur mais qui m'avait paru d'un réalisme à toute épreuve sur les réalités actuelles du foot:
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Depuis quelques années, le football est sous la constante influence d'une globalisation effrénée.
Le football était autrefois ancré dans des valeurs et des identités fortes . Devant les enjeux économiques colossaux, les mutations opérées dans le monde du football déstabilisent les supporteurs historiques et leur conservatisme pourtant nécessaire. Car la globalisation appelle à de nouvelles règles et à des codes devenus insaisissables pour les supporteurs qui ne se reconnaissent plus dans ce football global et mercantile.
Le danger d'une perte de sens des championnats n'est désormais plus qu'une simple probabilité mais une certitude.
L'une des premières conséquences de ce football global dans les stades est la mutation du supporteur. Son éradication a favorisé l'émergence d'un nouveau public aseptisé. Désormais, le stade est devenu une antre commerciale.
Devenus indésirables, les supporters ont été diabolisés puis chassés pour faire de la place à un public consumériste, vulnérable aux sirènes du football business et à ses messages publicitaires.
Les autorités ont imposées des mesures inédites qui vont bouleverser la physionomie du stade: suppression des tribunes debout et des grillages, mise en place des tribunes famille et installation de la video surveillance.
La confrontation identitaire que proposait le football , va devenir une guerre économique féroce entre les clubs les plus riches du pays. On assiste à la disparition de tout ce qui constituait l'essence du football identitaire. Les supporteurs historiques ont perdu leur pouvoir et leur position au sein de l'enceinte sportive. Marginalisés, ils sont réduits à un simple rôle de contestataires souvent inaudibles.
Cette libéralisation excessive a des conséquences désastreuses pour le football, et l'éloigne chaque jour un peu plus du sport populaire qu'il était.
Les nouveaux "supporteurs" ont un point commun, leur vision du football n'est plus identitaire mais globale. L'intérêt pour un club de football n'est plus une affaire de fierté locale. Avec la multiplication des droits de retransmission, la télévision a grandement contribué au modelage de ce nouveau supporteur. La mise en valeur et l'euphorie à outrance suscitées par les exploits des grands clubs ont provoqué une adhésion à distance.
Ce basculement géographique du supporteur transformera et signera le déclin du football tel qu'il existe aujourd'hui. Un nouveau sport émerge avec un ancrage identitaire proche du néant. Une vision mondiale du football qui amènera inexorablement à la perte de sens du football.
Aujourd'hui un supporteur de Chelsea n'est donc plus seulement originaire des quartiers de Battersea, Hammersmith, Chelsea, ou plus généralement anglais, mais il peut être Chinois, Français ou Japonais. Ainsi les supporteurs historiques ne se reconnaissent plus dans cette politique mondialisée des clubs dans laquelle leurs spécificités disparaissent. A l'inverse le supporteur transnational est le produit du football business. Cible des publicitaires et des vendeurs de maillot, il est le cheval de Troie d'un football en renoncement à ses valeurs et à ses racines populaires.
Milliardaires, groupements d'intérêt, franchises sportives, fonds de pension ou banques, tous les intérêts mondiaux convergent aujourd'hui vers le football et ses clubs.
Devant les nouvelles exigences de rentabilité immédiate, les propriétaires n'hésitent plus à sacrifier le patrimoine du football, et exigent désormais la modernisation des stades ou la construction de nouvelles enceintes. Des stades flambant neuf, vierge de tout exploit sortent de terre. Des bijoux technologiques qui nieront jusque dans les sièges l'histoire extraordinaire des clubs et de ses supporteurs historiques.
Le football global s'inscrit dans la réalité et n'a de cesse de déplacer le curseur identitaire du football . Et les équipes sont emblématiques de ce manque de repères. A travers les deux dernières décennies, il est devenu commun pour un club d'évoluer avec une minorité de joueurs du pays voire parfois aucun. Ces équipes transnationales n'ont plus aucun point d'ancrage avec le territoire qu'ils sont censés représenter, anéantissant au passage tout pouvoir d'identification à son équipe.
Ce football transnational et ses conséquences, -éradication des supporteurs historiques, paris truqués, joueurs mercenaires, supporteurs transrégionaux, prise de contrôle par des fonds étrangers, diabolisation des fédérations nationales et leur rôle réduit à néant, amèneront inévitablement à la perte de sens du football.
L'exemplarité du football s'arrête net avec la perte de ses particularismes. "