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FOOTBALL - LIGUE 2 - LE TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE TOULOUSE A DONNÉ
RAISON À LUZENAC
UN CHAMPIONNAT À 21 CLUBS ?
Le jour même de l’ouverture du championnat le tribunal administratif de Toulouse, saisi en référé a ouvert la voie à l’intégration de Luzenac en Ligue 2. Contrainte et forcée, la DNCG rouvrira le dossier la semaine prochaine.
Luzenac a gagné une bataille face aux instances du football français, hier devant le tribunal administratif, mais sa montée en Ligue 2 n’est pas encore validée et le club manquera quoi qu’il arrive les premières journées de championnat.
L’ordonnance du tribunal administratif de Toulouse, saisi en référé, « vient reconnaître que l’ensemble des comptes du club sont bien sincères et que l’ensemble des créances sont bien garanties », a indiqué Frédéric Carol, un des avocats du Luzenac Ariège Pyrénées (LAP). « Donc l’ensemble des exigences de la LFP sont remplies et le LAP a le droit administrativement de jouer en L2 », a ajouté le conseil.
Mais cela ne veut pas dire, pour autant, que le club accède automatiquement à la Ligue 2, pour laquelle il s’était qualifié sur le terrain au terme du championnat National 2013-2014, cette décision appartenant à la Ligue de football professionnel. Le tribunal ne peut qu’exiger de la DNCG qu’elle « revoie sa décision sous huit jours », a expliqué l’avocat.
Un refus est donc toujours possible, a-t-il reconnu, mais « la DNCG prendrait alors encore plus de risques à vouloir s’entêter dans sa décision ». Car « le tribunal administratif dit que la première décision de la DNCG est totalement erronée… Cela vient mettre à bas tout ce que la DNCG avait dit », a-t-il souligné. « Cela nous conforte… On est forcément confiant quant à l’issue de la procédure. »
En revanche, même si la DNCG acceptait finalement la montée du LAP en L2, le club ariégeois manquerait quoi qu’il en soit les premières journées du championnat, qui a débuté hier. « Honnêtement, je ne pense pas qu’on jouera avant 15 jours à trois semaines », a reconnu le président du club, Jérôme Ducros, qui s’est dit malgré tout « soulagé ».
Deuxième de National derrière Orléans la saison passée, Luzenac, petit village de 650 habitants niché sur les rives de l’Ariège, avait gagné sa place en L2 sur le terrain. Mais la DNCG avait rejeté son dossier d’accession à deux reprises, le 5 juin et le 3 juillet, évoquant des doutes quant à la solidité financière du petit club. Le 21 juillet, le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) s’était rangé à l’avis des instances dirigeantes du football, en rendant un avis défavorable à la montée de Luzenac. Le club s’était finalement tourné vers la justice administrative, arguant que ses comptes étaient « solides ».
Retour en National exclu
« On est heureux. Justice a été rendue », a ajouté M. Ducros, dénonçant « l’acharnement incompréhensible, voire volontaire » des instances du football.
Suite à sa décision de fermer les portes de la L2 à Luzenac, la LFP avait repêché Châteauroux, une décision jugée non équitable par le LAP.
Si Luzenac était finalement réintégré, le championnat de Ligue 2 se jouerait à 21 clubs, et non 20 comme normalement, a souligné M. Ducros. Selon lui, la responsabilité de cette situation, inédite en L2 mais déjà vue en National en 2010-2011, après la relégation puis le repêchage du RC Strasbourg, en incomberait alors aux instances dirigeantes du football.
« Quelque chose qui est sûr et gagné pour nous, c’est notre intégrité : le tribunal a mis en avant que tout était sincère. On a pu leur montrer qu’on était dans notre plein droit », a déclaré le directeur du club, le champion du monde 1998 Fabien Barthez. À la question de savoir s’il accepterait de disputer le championnat de National, en cas de nouveau refus de la DNCG, Barthez a répondu : « Non, pas du tout. »
Et la possible entrée tardive du LAP par rapport à ses adversaires de L2 n’embarrasse pas M. Ducros. « On a les dents longues. On va montrer qu’on a mérité notre montée. Les joueurs se sont toujours entraînés », a-t-il assuré, pariant que les discussions pour jouer les matches à domicile dans le stade de rugby de Toulouse (Ernest-Wallon) devraient être finalisées « dès lundi ».
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