Je copie l'intégralité de l'article cité par Rukawa parce qu'il est intéressant et je ne sais pas combien de temps il restera disponible.
Citation
Éric Hély : « Je voyais que j’arrivais au bout du tunnel »
Sa démission acceptée par le président Pernet, Éric Hély évoque une dernière fois son aventure de dix-huit mois sur le banc du FC Sochaux. « Je suis content d’avoir vécu cette aventure » dit-il.
Eric Hély s’en est allé. Son histoire en Ligue 1, à peine ponctuée d’un point final, que déjà une autre page se tourne. Mais avant de définitivement voir sa silhouette s’effacer de Bonal, le désormais ex-entraîneur du FCSM, s’est réfugié dans une nuit qui, contrairement à d’habitude, ne lui a pas porté conseil, mais lui a permis de libérer l’homme de ses cauchemars.
Je n’avais pas de problème d’autorité sur les joueurs
« Je ne suis pas un gros dormeur » dit-il avec toujours dans la voix cette franche émotion. « Mais je suis passé par des phases… Il faut décompresser. Depuis deux ou trois jours, j’étais moins bien que je ne le suis là, maintenant. Il fallait faire quelque chose, je voyais que j’arrivais au bout du tunnel ». Ce tunnel qui s’est complètement bouché au Roudourou, mercredi soir. « À force de faire face aux échecs, le discours perd de sa substance. Combien de journées avons-nous été relégables ? Cela a toujours été dur. De plus en plus dur. » Une difficulté a remobiliser un groupe et dans laquelle il a mis beaucoup d’énergie. « C’est un beau métier mais je respecte les gars qui font ça en permanence. Il faut une sacrée énergie pour emmener les gars avec toi. C’est sauvage ! Les gens ne se rendent pas compte comme ça peut te bouffer. Il faut une santé psychologique, psychique et physique ».
À Guingamp, peut-être plus qu’ailleurs, Éric Hély a souffert sans pour autant accabler ses joueurs. « Comme vous m’aviez posé la question à Guingamp de savoir si les joueurs m’avaient lâché, j’y ai songé pendant la nuit dernière. Mais je pense club, alors je me dis que si c’est le cas, tant mieux. Ça voudra dire qu’ils ont les capacités de faire beaucoup mieux et de s’en sortir. Mais j’avais l’impression que ça allait. C’est un groupe qui ne dit jamais rien. Je n’avais pas de problème d’autorité sur eux. Mais l’important reste toujours de gagner des matchs ».
On m’a laissé travailler. Sur les choix d’équipes, j’assume
Arrivé en pompier en mars 2012, Éric Hély a appris énormément en 18 mois. « On m’a laissé travailler et ça, j’y tenais. J’ai ma fierté. Sur les choix d’équipes, j’assume. Par exemple, je vais vous dire une chose, Prcic, s’il n’avait pas été suspendu, il aurait joué avant ! Quand les résultats ne sont pas là, tu ne peux pas laisser en l’état, rester sclérosé. À mon arrivée, j’ai lancé Lopy et Roussillon parce que j’avais confiance. Et il y a eu d’autres fois où je n’ai pas osé. Parfois, les meilleurs c’était Prcic et Eickmayer. Mais je ne pouvais pas balancer les deux gamins comme ça. C’est la Ligue 1, tout de même ! ». Puis il ajoute, pour lever toute suspicion sur son staff, sur le fait que les observateurs n’aient pas toujours senti une vraie complémentarité, une osmose.
J’ai pris ma décision pour aider le club
« Je trouve qu’on a bien fonctionné. Le staff, cette année, avec l’apport d’Omar (Daf) et Bernard (Gines) était super. On était arrivé à l’équilibre recherché. Avec l’expérience, j’avais réussi à mieux définir les rôles. Bernard (Genghini) est quelqu’un de très maniaque et dans l’ensemble, vraiment, on a bien fonctionné. Hélas, en match, on ne retrouvait pas ce qu’on voyait la semaine ». Au point de regretter d’avoir dû prendre les rênes de l’équipe ? « Non, je suis content d’avoir vécu cette aventure. Même si j’aurais aimé qu’elle se termine d’une autre façon avec ce club qui m’a fait confiance. Et je vous le redis, j’ai pris ma décision, mercredi soir pour aider le club, mais j’y avais pensé dès samedi après Lille. Voila pourquoi je voudrais que le FCSM se sauve, que tout se termine bien dans mon histoire ici. Pour le club, pour moi aussi, pour ma famille. J’ai vu des gens ce matin (N.D.L.R. : hier matin) , et je leur ai dit : on est un bon club. Il faut les soutenir, se battre pour qu’il reste en Ligue 1. Une relégation serait dangereuse ».
Personnellement je retiens deux phrases : la dernière, qui montre qu'au club, il y a quand même certaines personnes qui ont conscience qu'une relégation ne serait pas une simple étape avant un rebond évident ; et celle-là "à force de faire face aux échecs, le discours perd de sa substance" qui confirme ce que je disais il y a quelques jours sur l'usure quasiment inéluctable du discours des entraîneurs, profs, etc.
On peut apprendre de l'Histoire des peuples que les peuples n'ont rien appris de l'Histoire (G. W. F. Hegel)