Certes mais j'ai un peu de mal à suivre ton raisonnement. Je résume, l'année dernière on fini 5ème et l'entraineur n'était pas un bon. Cette saison on est dernier et l'entraineur n'y serait pour rien, on change d'entraineur on gagne 2 matches de suite et là non plus l'entraineur n'est y pour rien. Si je résume l'entraineur n'a pas d'influence sur les résultats. Je ne suis pas franchement d'accord avec toi et j'espere que tu ne fais pas partie de ceux qui ont mystifié Domenech pour les résultats de l'EDF
Ben oui, vois-tu, je pense, dans le football moderne, qu'on accorde trop de place à l'entraîneur dans les résultats d'un club.
Deschamps est-il un bon entraîneur ? Premier en 2010, sept défaites consécutives aujourd'hui, elle se situe où la réalité pour un entraîneur dont le club a réalisé un début d'hiver fantastique et une fin hivernale catastrophique ? Comment se fait-il qu'Ancelotti, le grand Ancelotti n'explose pas les compteurs comme annoncé ? Puel, c'est plutôt le fédérateur qui galvanise ses troupes comme à Lille ou le tyran sans charisme de Lyon ? Puel qui, en passant, a rejeté une offre de Porto il y a quelques années, ce club où les entraîneurs passent avant d'être chipés par Chelsea avec des résultats quasi identiques au Portugal comme sur la scène européenne.
Pourquoi ? Parce que je crois que dans le football moderne, il y a une figure plus importante pour un club que l'entraîneur, c'est le président. C'est malheureux à dire, mais la vie d'un club est aujourd'hui majoritairement dominée par le système économique qui l'alimente, avec toutes les répercussions que peut avoir celui-ci sur les joueurs. En gros, c'est le président qui a le portefeuille, et nous sommes bien placés pour savoir que le portefeuille, la carrière, sont plus importants pour un joueur de 2012 que le maillot et ses valeurs. Et tout ceci l'entraîneur le subit. Il subit le diktat de l'économie qui réduit comme peau de chagrin ses responsabilités. Combien d'entraîneurs en Europe ont aujourd'hui la main sur leur président ? Peut-être Ferguson. Le reste se voit imposer des joueurs dont ils n'avalisent pas la venue, en voient d'autres être vendus arbitrairement alors que c'était des piliers, subissent les états d'âmes des joueurs "esclaves" (hommage à Piquionne), de ceux qui veulent se voir augmenter parce qu'ils ont fait deux bons matches, et doivent sans cesse reconstruire.
Qu'est-ce qui dicte à Maïga l'envie d'aller à Newcastle en août ? L'amour du maillot magpie ? Le vestiaire a explosé à Sochaux par la faute de Lacombe parce que c'est lui qui tient le portefeuille et que pour le coup il avait zippé la poche dans laquelle il le planquait. L'entraîneur il fait quoi au milieu de décombres ? Bazdarevic a mal fait ? Peut-être. Le Guen aurait fait mieux ? Peut-être, peut-être pas. Gillot aurait-il fait mieux ? Je ne sais pas, mais en tout cas il a fui cette situation qu'il sentait venir, et ça veut absolument tout dire !
L'entraîneur, de nos jours, est pris en tenaille entre son président décideur et ses joueurs affamés. La place du jeu dans les mentalités se réduisent petit à petit.
Alors la responsabilité de l'entraîneur c'est quoi ?
Trouver un système de jeu dans lequel les joueurs qu'il a sous la main s'épanouissent au mieux (et qu'on soit d'accord tout de suite, Bazdarevic n'a pas réussi). Ce peut être du travail, mais aussi du pif. L'année passée, les trois premières journées Gillot a tâtonné, et contre Paris il trouve le système que l'on gardera toute la saison. C'était mûrement réfléchi ? Je ne pense pas, sinon nous l'aurions eu face à Arles dès la première journée et Ideye aurait commencé sur le terrain. Il s'est dit un mercredi matin "tiens je vais essayer ça", ça a fonctionné le samedi et il n'y a plus touché. Personnellement je vois ça, je ne pense pas que l'entraîneur aura eu un impact incroyablement fort sur les résultats. Ce sont les joueurs qui jouent, ce sont des grands garçons qui doivent savoir prendre leurs responsabilités une fois sur le terrain. L'essentiel de leur réussite tient à leur volonté et leur sérieux. Martin était-il meilleur l'an passé juste parce que c'était Gillot et maintenant c'est Bazdarevic ? Ou alors certaines choses lui sont-elles montées à la tête et l'ont empêché de s'entraîner et de s'entretenir correctement ? L'entraîneur et son préparateur physique auront beau être les meilleurs du monde, si un joueur dort 5h par nuit après avoir bouffé du vietcong sur Call of pendant des heures, s'il bouffe comme un sagouin et ingurgite à la pelle des binouzes, l'effort pour faire les contrôles au mois de décembre et tirer les corners sera beaucoup plus compliqué.
On vante cette semaine les mérites d'Hély pourquoi ? Parce que c'est un bon papa autoritaire qui a "une légitimité sur le vestiaire". Techniquement, je laisse à ceux qui voient un univers de différence avec Bazdarevic s'expliquer, mais personnellement je ne vois aucune différence si ce n'est que les bons ballons vont au fond. Alors c'est dire à quoi tient le rôle de l'entraîneur, à du baby-sitting.
Le problème n'est pas tant les entraîneurs, Puel ou Garde (la belle histoire pour celui-ci jusque décembre, et depuis c'est une buse), Gillot, Bazda ou Hély, Domenech ou Blanc, que les joueurs et leur mentalité qui se dégrade au fil des années. Tu me demandes si j'ai "mystifié" Domenech ? Non, mais je l'ai soutenu de A à Z et ce n'est pas comme si le parcours de Blanc depuis me donnait raison hein. Le problème de l'EdF en 2010, c'était Ribéry, Evra, Gallas, Anelka, pas Domenech. Sans quoi y aurait eu une révolution dans le jeu depuis, or ça fait deux ans, et je ne vois trop rien venir. Les joueurs resteront toujours majoritaires par rapport au staff, s'ils décident d'être cons parce qu'ils ont des intérêts extérieurs au terrain qui sont en jeu, le fric, leur image ou je ne sais quoi, y aura rien à faire, même si l'entraîneur est apprécié du groupe.
La réussite d'un entraîneur, c'est avant tout une bonne alchimie obtenue entre les décisions présidentielles favorables et l'adhésion des joueurs au projet du club dont l'entraîneur n'est qu'un maillon minoritaire.
Pour Sochaux, une requête si elle avait été entendue par Lacombe aurait pu tout changer cette saison, elle date d'avril dernier : "nous aimerions continuer tous ensemble" : Lacombe aurait du prendre les bonnes décisions économiques, les joueurs auraient adhéré au projet (même Maïga si ses potes Dramé et Ideye n'étaient pas partis) et on ne débattrait pas sur les différents entraîneurs.