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Foot - Chro.
Bleus: qui tient le frein à main?
L'équipe de France reste en-deça de son potentiel. A qui la faute?
Ce devait être la saison de la reconquête ; une certaine désolation a persisté. Quinze mois après le crash de l'Euro, l'équipe de France est escortée des mêmes questions : pourquoi si peu de buts ? Pourquoi semble-t-elle incapable de se lâcher ? Pourquoi autant de signaux inquiétants et si peu de matches probants ? Jean-Pierre Escalettes a la réponse. Il l'a donnée dans le JDD avec une petite phrase : «C'est une équipe qui a des talents, mais ce n'est pas une équipe de talent». On comprend que si les Bleus jouent avec le frein à main, c'est de la faute du sélectionneur qui ne parvient pas à faire «une équipe». Pas celle des joueurs, qui sont «des talents» confirmés.
Sur les Bleus, chacun dresse le même constat : ces joueurs-là sont moins bons, moins engagés, moins relâchés en sélection qu'en club. La recherche des responsabilités a été le fil rouge de la saison dernière et il est assez étonnant de voir le patron de la FFF charger indirectement le sélectionneur avec autant de retard. La défaite en Autriche (1-3), il y a un an, où l'équipe était apparue comme sans repère, donnait bien l'impression que le sélectionneur avait perdu le fil de son action. Un revers comme celui de l'Argentine (0-2), il y a sept mois, confirmait aussi que les principes de jeu n'avaient pas changé, malgré la demande fédérale. Ce match avait donné en spectacle une équipe qui se brûlait les pieds au contact du ballon, obsédée par l'idée du replacement avant même d'avoir tenté quelque chose. Depuis, les choses ont un peu bougé...
Au printemps dernier, les plus sévères envers Domenech ont remarqué qu'ils partageaient avec lui un vilain défaut, celui d'exonérer les joueurs de leurs responsabilités. Une thèse naissait: les joueurs ne seraient ''pas aussi bons qu'on le dit''. Si la vie d'un journaliste en reportage vous intéresse, sachez qu'au coeur de tous les petits déjeuners et trajets vers le stade avant Lituanie - France à Kaunas, tous les échanges nourrissaient ce débat. Bixente Lizarazu est celui qui lui avait donné le plus de visibilité au courant des joueurs défaillants, dans L'Equipe : «Il y a un moment où le stress et la pression doivent te quitter. Une grande carrière se construit grâce aux perches qu'on te tend et que tu attrapes.» A l'Euro 96, lui et Thuram étaient devenus les latéraux des Bleus sur un match de phase finale. Sans filet.
La réalité de la période post-2006 est celle-ci : jusqu'à la preuve du contraire, la France n'a plus suffisamment de joueurs de très haut niveau international ou à très forts caractères. Ces véritables brutes de compétition qu'étaient les cadres des années 1998-2000. C'est ce que Julien Escudé a exprimé lui aussi en une formule : «On n'est pas des super héros». Le double rendez-vous Roumanie - Serbie est taillé sur mesure pour s'exonérer de toutes ces sales pensées, comme l'avait fait la future génération glorieuse en octobre 1995 à Bucarest (3-1). De toute façon, Escalettes a beau pester, Domenech avait eu l'honnêteté de prévenir, dans la foulée de sa reconduction : «Les gens qui pensent qu'un sélectionneur, un entraîneur, et moi en particulier, peut être mis sous tutelle, sont soit stupides, soit totalement privés de lucidité.»
(lequipe.fr)
C'est moi où Rouquette a une interprétation très personnelle des déclarations d'Escalettes et d'Escudé ?
Dans le premier passage en gras, je comprends que les joueurs ne sont pas foutus de jouer entre eux (trop de gros egos sur un trop petit terrain ?), mais en aucun cas que le sélectionneur est principalement visé.
Dans le dernier passage en gras, Escudé semble vouloir dire que les gens ont des attentes trop fortes vis-à-vis de l'EdF, pas qu'il manque des grognards et des compétiteurs.
En tout cas l'espèce de psychodrame auto-entretenu autour de "pourquoi personne n'aime l'équipe de France" est proprement ridicule... Ils ont rien à écrire dans leur torchon ?
On peut apprendre de l'Histoire des peuples que les peuples n'ont rien appris de l'Histoire (G. W. F. Hegel)