Petit article synthétique sur lequipe.fr :
SOCHAUX VA MAL, MAIS IL SE SOIGNE
Par Emery TAISNE
Apparu en progrès au cours de ces trois dernières journées, Sochaux, relégable, attend beaucoup de son match face à Marseille. Frédéric Hantz, Jean-Claude Plessis et Badara Sène analysent ici le mauvais départ des Lionceaux.
Frédéric Hantz et Jean-Claude Plessis attendaient autre chose de cette saison. (L'Equipe)
« Un contexte défavorable » (Hantz)
Sochaux n'est pas encore guéri, mais il est sur la bonne voie. Cela ne se traduit pas encore au classement, où les Doubistes font toujours figure de mauvaise élève à une inquiétante dix-neuvième place. Mais ses trois dernières prestations - victoire à Rennes (1-0), défaite face à Toulouse (0-1) et match nul à Nancy (1-1) - sont porteuses d'espoir. D'abord parce que, sans deux erreurs d'arbitrage, les Lionceaux compteraient sans doute trois points de plus et devanceraient leur adversaire de samedi, l'Olympique de Marseille. Ensuite parce que les joueurs de Frédéric Hantz ont enfin retrouvé un fond de jeu qui jusque-là leur faisait défaut. «On commence à sentir la patte Hantz, se réjouit Jean-Claude Plessis, le président sochalien. Face à Nancy, on a vu de belles combinaisons. On a vraiment senti la volonté des joueurs de s'en sortir. Lorsque l'arbitre a refusé un but qui était tout à fait valable à N'Daw, ils auraient très bien pu baisser la tête. Ils ne l'ont pas fait. C'est bien, le travail commence à payer». Certes, mais que ce fut long...
«L'intersaison a été difficile, certains joueurs ont eu du mal à s'y remettre. Au début, il nous manquait les fondamentaux», avance Frédéric Hantz, successeur d'Alain Perrin à la tête des Lionceaux, pour expliquer la léthargie dans laquelle s'est plongée sa formation durant le mois d'août et une bonne partie du mois de septembre. «Paradoxalement, je pense que parfois, c'est plus facile de débarquer dans un club qui est en difficulté. L'urgence de résultats fait que tu peux imposer tes idées. Moi, j'ai voulu accompagner la dynamique dans laquelle se trouvait l'équipe avant mon arrivée. Je n'ai pas fait de choix tranchés assez tôt. Mais bon, je n'ai pas de regrets. Il y des contextes qui dictent tes choix. Le mien n'était pas très favorable. Il y a eu des incompréhensions, c'est sûr, sinon, on aurait eu des résultats plus tôt». Cascade de blessés qui l'ont empêché de dégager une véritable équipe type, difficultés à transmettre son message, manque d'engagement et de détermination de la part de certains de ses joueurs. Le technicien ne s'attendait pas à pareil scénario lorsqu'il a quitté Le Mans, un club supposé inférieur au FCSM, mais qui occupe la cinquième place de la L1.
« Si je lâchais Hantz, je me lâchais aussi » (Plessis)
Autre explication à cette mauvaise entame de Championnat : «La peur de jouer, la peur de mal faire», selon Badara Sène. «On s'est mis la pression tout seul», souligne le milieu formé au club. «C'est le revers de la médaille. Par rapport à notre Coupe de France remportée la saison dernière, on savait qu'on serait attendu. Alors, on a voulu tout faire pour être présent dès le début de la saison. Malheureusement, à chaque fois qu'on a tenté un truc et que ça n'a pas marché, on a eu très vite tendance à baisser les bras. Puis de défaite en défaite, on a commencé à perdre confiance». «Oui, par rapport aux résultats, on pouvait être inquiet, mais moi, je n'ai jamais douté, réplique Plessis. J'ai toujours soutenu Hantz. De toute façon, si je le lâchais, je me lâchais aussi parce que c'était mon choix. C'était une forme d'autodéfense. Et puis, je n'avais aucune raison de me séparer d'un entraîneur qui a des qualités. Au contraire. Il fallait lui apporter de l'aide. Mais, attention, je n'ai pas été le seul à le faire, c'est tout le club qui a été derrière lui».
Maintenant que la «solidarité est (redevenue) une valeur primordiale» à Sochaux, Badara Sène aspire à remporter enfin un match dans son stade de Bonnal. La venue de Marseille samedi tombe à pic. «C'est le match idéal pour repartir du bon pied, confie l'international sénégalais. Pour l'instant, on est un peu comme le Paris-SG au Parc des Princes. Je crois que c'est notre défaite face au Mans (3-1 lors de la deuxième journée) qui nous a tués. On ne s'attendait pas du tout à ça. A l'extérieur, on ne s'en sort pas mal. Maintenant, il faut qu'on se réveille chez nous». «Nos supporters méritent mieux que ça», reconnaît Jean-Claude Plessis, qui espère que ses joueurs réaliseront leur «match-référence contre l'OM» dans «ce choc des mal classés». Pour Frédéric Hantz, il est surtout essentiel de ne pas faire l'amalgame entre cette rencontre de championnat et la finale de la Coupe de France disputée entre les deux clubs l'an dernier. «Marseille revient, et on va encore me reparler de cette finale. Mais si on veut nous aider, il faut passer à autre chose !». Et ne penser qu'à la victoire.
On peut apprendre de l'Histoire des peuples que les peuples n'ont rien appris de l'Histoire (G. W. F. Hegel)