CHALLENGE LEAGUE Habité par le doute, Xamax accueille Delémont, l'équipe qui n'en finit pas de (re)monter. Patron des Jurassiens, l'ex-joueur du LS explique ce renouveau
NICOLAS JACQUIER
15 mars 2007
Depuis sa victoire contre La Chaux-de-Fonds et l'inauguration de son stade, NE Xamax a engrangé deux misérables points; depuis sa mémorable claque saint-galloise (défaite 8-1 à Wil) et le changement d'entraîneur qui s'en était suivi, Delémont, dans le même temps, a comptabilisé... 7 points! Les deux clubs se retrouveront ce soir à la Maladière, à l'occasion d'un (presque) derby très attendu. «Xamax, au vu de ses résultats, n'est pas au mieux. On verra au coup de sifflet final si c'était le bon moment de l'affronter.» Olivier Baudry est l'une des pièces maîtresse des SRD. Il est donc bien placé pour évoquer, expliquer aussi, la métamorphose jurassienne. «Il y a eu une prise de conscience collective; ça a modifié les comportements. Le groupe avait sans doute besoin d'être guidé de façon rigoureuse.» Le nouveau guide, c'est Marcel Hottiger. «Sa patte se traduit par un professionnalisme qui, à ce niveau, est nécessaire.»
Entre Jacques Gigandet, l'ancien entraîneur, et son successeur, les méthodes diffèrent forcément. «Si le besoin d'un choc psychologique se fait sentir, les dirigeants choisissent rarement de continuer dans la même lignée, reprend Olivier Baudry. On trouve toujours l'opposé de ce que l'on avait avant, passant souvent d'un extrême à l'autre (...) Au sein d'une équipe, l'équilibre est précaire. La gestion d'un groupe, c'est d'abord être attentif aux différents petits éléments qui peuvent perturber cet équilibre.»
A 33 ans, après une pause de trois ans, l'ex-joueur du LS avait repris l'an dernier du service dans le Jura, en 1re ligue. «J'ai les jambes pour continuer à jouer», précise-t-il, évoquant une éventuelle prolongation de son contrat. Fort de la confiance qui habite désormais ses joueurs, le visiteur se déplace à Neuchâtel pour poursuivre son opération maintien. Et créer ce qui resterait, malgré tout, une surprise. «On est sur une bonne dynamique. A nous de ne pas la casser. Pour le moment, ça a réussi. Mais c'est sur la durée que se mesurent les conséquences d'un choc psychologique.»
Une certitude: NE Xamax ne pourra pas dire qu'il n'est pas averti. Et ça, Baudry et Delémont le savent aussi.
NICOLAS JACQUIER
15 mars 2007
«Il y a des joueurs qui n'ont pas besoin d'être professionnels pour être exigeants envers eux-mêmes. D'autres ont davantage besoin d'être encadrés...» Durant sa carrière, l'ancien pro de Sochaux - de 1991 à l'an 2000, Baudry a évolué durant près de 10 ans au plus haut niveau - a souvent été confronté à ce dilemme. Dans le Jura, les SRD cultivent du reste un curieux paradoxe. «Il faudrait être pro dans sa tête, alors que le club, lui, ne l'est pas, faute de moyens.»
Baudry est l'un des rares joueurs salariés de la Blancherie. Parallèlement à son métier, l'homme a entrepris une formation d'entraîneur, ce qui le contraint à effectuer des stages à Clairefontaine, le centre technique national français situé dans les Yvelines, près de Paris.
«J'ai déjà obtenu mes premiers diplômes. La gestion d'un centre de formation m'intéresse particulièrement.» Baudry a des idées et les revendique, précisant qu'au coup d'envoi, «je dois parfois oublier l'entraîneur qui sommeille en moi.» Pour mieux se concentrer sur son rôle...