ouf, on a failli avoir peur!
Pas de bouleversement dans les thèmes astraux malgré 3 nouvelles planètes
Par Frédérique PRIS
PARIS (AFP) - Ajouter trois planètes au système solaire, comme l'envisagent les astronomes réunis actuellement à Prague, ne va pas modifier fondamentalement la pratique de l'astrologie, estiment les astrologues, mais cela pourrait "ouvrir une porte".
L'Union astronomique internationale (UAI), organisation qui joue les arbitres en astronomie depuis sa fondation en 1919, va soumettre au vote de ses membres la semaine prochaine une nouvelle définition universelle du mot "planète" pour prendre en compte les découvertes scientifiques les plus récentes.
Si les scientifiques adoptent cette nouvelle définition, l'astéroïde Ceres, Charon (la "lune" de Pluton) et "l'objet" 2003 UB313 (découvert en 2003 et provisoirement baptisé "Xena"), accèderont immédiatement au statut de planète.
L'ajout de ces trois planètes aux neuf que compte le système solaire (Mercure, Vénus, Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune et Pluton) "ne va rien changer du tout à ma pratique", déclare Christine Haas, astrologue pour RTL et les hebdomadaires Télé 7 jours et Version Femina.
L'astrologie est "une méthode très ancienne basée sur des observations répétées depuis des milliers d'années, qui repose sur une loi d'analogie et de correspondance", explique-t-elle.
Ainsi, les astronomes de l'Antiquité, qui étaient également astrologues, ont fait correspondre ce qui se passait dans le ciel à ce qui se passait sur la Terre. "Lorsqu'ils voyaient avec leur lunette que Mars était devant la constellation du Bélier, ils constataient une montée" de l'agressivité et des conflits sur la Terre, précise l'astrologue.
Sylvain Pech, astrologue à Montpellier, ajoute que l'astrologie établit des correspondances entre des composantes de l'être humain et celles du système solaire. Ces correspondances ont été déterminées en fonction de la distance de la planète par rapport à la terre ou encore de sa durée de rotation.
Par exemple, la Lune, "planète" la plus proche de la Terre, est associée à l'archaïsme et à l'impulsif car elle correspond aux premiers moments de la vie d'un être humain. Saturne, qui est la planète la plus lointaine susceptible d'être vue à l'oeil nu, est associée à la vieillesse et la mort.
Les planètes situées au-delà de Saturne, à savoir Uranus (découverte en 1781), Neptune (1846) et Pluton (1930), sont rattachées non pas au développement individuel mais à la psyché collective, ajoute Sylvain Pech.
La découverte, très récente, de "Xena", qui est située au-delà de l'orbite de Pluton, "ouvre donc une porte" car Pluton était jusqu'à peu considérée "comme la couche la plus profonde de la psyché collective", estime-t-il. "Cela interroge les astrologues" mais "il faut d'abord intégrer la signification de sa place dans le système solaire".
Charon et Ceres le laissent en revanche de marbre: Charon appartient à l'ensemble de Pluton et Ceres est déjà pris en compte par certains astrologues depuis longtemps, indique-t-il.
Pour Christine Haas, "on peut même fonctionner sans Uranus, Neptune et Pluton", les trois planètes découvertes au cours des deux derniers siècles.
Soulignant que l'astrologie "n'est pas une science mais un art d'interprétation", elle dit se servir "des planètes comme d'un petit miroir, qui reflète la subjectivité de l'être humain". "J'ai beau être astrologue, je ne crois pas à l'influence des planètes", lance-t-elle en forme de boutade.