Posté 29 novembre 2005 - 20:01
Adieu Dito
29 novembre 2005 - Aurélien CANOT
David Di Tommaso (26 ans) est décédé mardi matin à l’hôpital d’Utrecht, victime d’un malaise cardiaque peu après son réveil. Le défenseur français d’Utrecht, formé à Monaco et relancé à Sedan, laissera un souvenir rayonnant à tout ceux qui l’ont connu. « Dito » manquera à jamais.
La vie est parfois impitoyable. Elle n’a en tout cas fait aucun cadeau à David Di Tommaso. Emporté par un malaise cardiaque quelques minutes après son réveil mardi matin. A un peu plus de 26 ans (il les avait fêtés il y a un peu plus d’un mois). « Dito » laisse dernière lui une femme, Audrey, devenue son épouse le 4 juin dernier en périphérie grenobloise et un petit garçon, Noah, qui soufflera bientôt ses deux bougies. Sans son papa qui l’aimait tellement. Un drame dont les deux familles, très soudées, ne se remettront probablement jamais. Car en plus d’être un excellent et prometteur footballeur, David était un homme comme il en existe peu : prêt à tout pour faire le bonheur de sa famille et de ses proches. « Dito » était un rayon de soleil à lui tout seul. La gentillesse même.
Toujours souriant et disponible, il avait fait le bonheur de tous les gens qui ont eu le plaisir de croiser sa route. Tous les anciens clubs de ce natif de Grenoble ne sont pas prêts de l’oublier non plus. Tout comme ses nombreux entraîneurs ou partenaires. Sous ses apparences de beau gosse, ce colosse avait un cœur immensément tendre. Tout n’avait pourtant pas été facile pour lui avant de devenir professionnel à Monaco. Même s’il n’était pas du genre à se plaindre. Il savait trop la chance qu’il avait d’exercer le métier dont il rêvait. Des valeurs inculquées dès son plus jeune âge par un père qui n’hésitait jamais à le recadrer.
Une chanson à son nom
Il faut dire qu’adolescent, David pensait surtout à s’échapper la nuit du centre de formation de l’ASM. Avec tous ses potes de l’époque (Squillaci est d’ailleurs resté son grand ami). Mais le talent était plus fort que ce goût de la fête. Quatre ans après ses débuts professionnels, « Dito » inscrit ainsi le titre de champion de France sur son jeune palmarès. Deux saisons plus tard, c’est la déception qui prend le dessus avec une défaite en finale de l’Euro Espoirs. Relancé par Sedan et une aventure de trois saisons en L1, l’ancien latéral, repositionné avec beaucoup d’intelligence comme stoppeur gauche par Dominique Bathenay, débarque alors à Utrecht. C’était il y a deux ans. Et « Dito » avait longtemps hésité à accepter le challenge offert par le club néerlandais.
Séduit par les installations sportives d’Utrecht, David et sa petite famille l’avaient vite été également par leur cadre de vie. Confortablement installé dans son appartement de De Meern, moins perdu que prévu dans sa pratique de la langue, le premier joueur français de l’histoire du club n’avait pas tardé à devenir le nouveau chouchou des supporters. Avant qu’il ne remporte le titre honorifique de meilleur joueur, « Dito » avait été touché par la chanson spécialement composée pour lui par les fidèles de Galgenwaard. Au téléphone ce jour-là, les trémolos dans sa voix dissimulaient mal sa joie. En début de saison, c’est avec le même plaisir évident et le même ton tremblant qu’il faisait part de ses retrouvailles avec son ancien partenaire Thierry Henry lors d’un match exhibition contre Arsenal. Il était comme cela « Dito ». Capable de s’emballer à chaque fois que la vie en valait la peine. Après une ultime victoire contre l’Ajax dimanche dernier, cet amoureux de la vie et du ballon rond a perdu cette nuit son ultime rencontre. Une cruelle rencontre. David Di Tommaso nous manquera éternellement. Me manquera éternellement.
Très touché par le drame qui a frappé cette nuit David Di Tommaso, la rédaction de Football365.fr adresse avec beaucoup d’émotion ses plus sincères condoléances à Audrey et Noah. Nos pensées vont également à la famille de David et à ses amis. Aurélien faisait partie de ceux là. Nous leur souhaitons à tous beaucoup de courage dans cette terrible épreuve.
Ne pleure pas si quelque chose est terminé, mais souris parce qu'elle a eu lieu.