Les gens ont pourtant changé. Alors, c'est l'air ambiant, la couleur du maillot ?
Je suis ce club depuis les années 70 et, à part les très bonnes saisons ou l'exception de la fin de saison sous Hély, on fait vraiment beaucoup de matchs nuls.
Pas tant que ça : sur les 15 dernières saisons, ce qu'on fait le plus, c'est perdre (pas loin de 40% de défaites).
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Ce sujet de la "lose" est assez fascinant. On peut même être amené à aborder celui du temps qui passe, "le temps perdu qu'on ne rattrape plus".
Je n'irai pas jusqu'à dire que tu chipotes, mais au moins tu me fais comprendre que je me suis mal fait comprendre.
J'ai connu plusieurs descentes aux enfers, sauf erreur 5, mais c'est surtout des 4 sportives que je voulais parler.
Quand nous avons duré plusieurs saisons au plus haut niveau avant de descendre, on voyait venir la relégation de très très loin. Année X on finit dans le top 8. Année X+1, on démarre sur les mêmes bases et on finit ventre mou. Année X+2, on descend ou on se sauve d'un poil de... où vous voulez. Etc. Point commun que j'ai cru déceler : à partir de février ou mars on n'arrive plus à gagner, on enchaîne notamment les nuls à domicile et nos ambitions descendent d'un cran. Et l'année suivante on remet ça en conservant cette ambition revue à la baisse.
Et je parle aussi d'un temps où la victoire était à 2 points ; un nul valait la moitié d'une victoire et pas une quasi-défaite.
Jamais je n'ai entendu dire par nos dirigeants - mais je n'ai peut-être pas été assez attentif - quelque chose comme "on termine 10e, on aurait pu et dû faire mieux". C'est peut-être ça qu'on résume par le slogan "club familial" : tu peux avoir des résultats un peu en-dessous des attentes, et continuer les lendemains de match à aller en ville chercher ton pain sans en prendre un.
Cette saison est la deuxième consécutive où l'entraîneur a pour objectif de monter en deux saisons. On a beau avoir reculé de deux divisions et avoir l'objectif à cinq ans... non, quatre maintenant... de revenir en L1, on est mou. Je ne dis (surtout) pas que la solution est d'insulter les joueurs quand vous les croisez. Car je persiste : cette tendance à prendre "un bon point" est d'une certaine façon ancrée dans le club via son ambition inexorablement déclinante, et qu'on peut voir de l'extérieur comme une culture d'entreprise. "On manque de recul quand on voit les choses de trop près" (Audiard/Gabin, Le président)