ça y est c'est officiel, Nenking rachète le club à Tech Pro
Premier interview par Sébastien Michaux du nouveau propriétaire du club par la voix de son numéro 2, Frankie Yau. Beaucoup d'annonces...
Si je viens, c’est en tant que futur acquéreur. Je viens me rendre compte sur place des choses et je ne suis pas seul. Depuis vendredi, deux cabinets d’audit, aussi bien financier et juridique, ont entamé leur travail, nous attendons les résultats à la fin de cette semaine et à partir de là, nous bâtirons un budget consolidé, qui sera à la baisse c’est sûr mais je ne veux pas m’avancer encore sur un chiffre (on parle de 10 millions contre 16 la saison dernière, N.D.L.R.). Il y a aussi, avec moi, les futurs DG et directeur sportif, Fabrice Huet et Thomas Deniaud.
Vous faites donc le déplacement pour la première fois à Sochaux, c’est donc comme nouveau propriétaire en puissance ?
Nous avons décidé de reprendre le club et il n’y aura personne d’autre. Si on ne peut arrêter les initiatives de certains chez Tech Pro, toutes les décisions, en revanche, doivent être validées par Nenking conformément aux termes du document émis par l’autorité de la bourse de Hong-Kong.
Donc toutes les pistes qui furent évoquées en ce qui concerne d’autres repreneurs sont non avenues ?
Oui et le président du FCSM est toujours Frederic Dong Bo. Mais il n’y a pas de problème entre nous, nous sommes en contact constant et nous avons des objectifs convergents : céder pour l’un, reprendre pour l’autre.Mais à ce jour, Tech Pro Technology, qui vous doit plus de 4 millions d’euros, est toujours propriétaire…
Nous avons l’argent et il est provisionné. Il y a certes des contraintes juridiques au transfert de propriété, mais on espère qu’il sera effectif d’ici au 4 juillet, dès lors l’argent basculera sur le compte du club. Je suis donc plutôt confiant en vue de cette audience prévue jeudi (à laquelle a été convié, par la FFF, le président de l’association du FCSM, Jean-Claude Vienot).
Justement, le fait que le transfert de propriété, en compensation de la dette que Tech Pro a contractée auprès de vous, ne soit pas effectif à ce jour vous empêche d’injecter dans le club les 4 millions d’euros que réclame la DNCG pour éviter la relégation en National, sauf à mettre cet argent à l’aveugle. N’est-ce pas un sérieux écueil alors que la décision finale se joue ce jeudi devant la commission d’appel de la FFF ?
La question peut effectivement se poser. Personnellement, compte tenu de la valeur intrinsèque du club qu’on peut faire fructifier, je plaiderai pour rester. Car l’idée n’est pas de reprendre pour vendre dans la mesure où cela répond à notre stratégie de développement sportif en Europe.
Si le club venait à être retrogradé cependant, poursuivrez-vous l’aventure ?
Nous sommes engagés dans le sport depuis de longues années déjà et nous estimons qu’il s’agit là de la prochaine activité émergente. Nous disposons de trois clubs de basket, l’un en Chine (Long Lions) l’autre à Hong-Kong (Eastern), le dernier à Macao (Ours noirs). Le premier, nous l’avons repris voilà une dizaine d’années et il perdait à cette époque beaucoup d’argent. En 2017, il a fait son entrée en bourse avec une capitalisation de 300 millions d’euros. Notre stratégie, sur le basket, vise à se développer aux USA. Ainsi avons-nous noué des partenariats avec des équipes de NBA comme les Dallas Mavericks ou les Texas Legends. Nos équipes sont amenées à jouer des matchs amicaux là-bas et inversement, la NBA peut se promouvoir en Chine.
Quelle est-elle, cette stratégie ?
Nous disposons d’un club à Hong-Kong, mais notre volonté demeure de se tourner vers l’Europe. C’est pour cela que nous avons un partenariat avec le club portugais de Cova da Peidade (L2) ou les Anglais de Wolverhampton (club de Premier League propriété d’un Chinois, NDLR). Le principe tient en des programmes d’entraînement et des échanges de joueurs. On en emprunte, à nos frais, pour les faire jouer en Chine. La saison dernière, nous comptions deux Portugais.
Quant au football…
Pour être honnête, lorsque nous avons accordé à prêt à Tech Pro, on ne pensait pas reprendre le FCSM. Tech Pro n’avait pas encore été suspendu à la bourse et il y avait encore, à l’époque, des biens comme garanties. Pour autant, nous avions immédiatement identifié le FCSM comme ayant une valeur particulière pour nous qui étions déjà versé dans le sport et compte tenu de notre stratégie. Mais si nous avons pris la décision de reprendre le club, ce ne fut pas à la va-vite, tout ça est bien réfléchi. Le centre de formation du FCSM est l’un des meilleurs de France et nous pouvons aider à interagir avec toutes les opportunités qui existent en Chine. Sans être Manchester United qui organise des camps d’été à 8000 dollars la semaine, cette idée demeure néanmoins un levier inexploité qui peut ramener de l’argent.
Le gouvernement chinois subventionne à hauteur de 400 à 500 000 € les clubs formateurs, cela pourra-t-il profiter au FCSM ?Pourquoi le FCSM alors ? N’est-ce pas l’occasion qui a fait le larron ?
On va déjà vendre la Tesla ! Au-delà de la symbolique, il va falloir faire des économies drastiques. L’an passé, l’équipe 1 a effectué huit trajets en jet privé, est-ce raisonnable ? Nous sommes là pour que le club gagne de l’argent et remonte en L1. Nous voulons rétablir la confiance, chercher des sponsors. Nous allons faire comme en Chine, s’ouvrir aux écoles, inviter les enfants aux entraînements, pourquoi pas faire venir des fans en Chine…De l’argent, il va effectivement en falloir. Comment comptez-vous vous y prendre ?
On ne manque ni d’argent, ni de compétences et nous voulons garder les mains libres. Donc, non, ce n’est pas prévu.Est-il envisageable que vous ouvriez le capital à d’éventuels investisseurs ?
Il y a certes ces fameux 4 millions d’euros réclamés par les instances du football professionnel, mais voilà qui ne suffira pas. Notamment en vue du recrutement de joueurs…
Nous avons décidé de garder le coach, mais l’idée tient au renforcement du secteur offensif. Il est un peu tôt pour vous dire combien nous investirons, d’autant qu’il peut y avoir des prêts, mais nous sommes actifs.
Vous rendez-vous compte que vous partez de loin après le fiasco Tech Pro, un groupe de Hong-Kong comme vous ?
J’en suis parfaitement conscient. Je ne suis pas là pour commenter ce qu’ont fait les autres, je peux juste vous dire que je viens faire des affaires et recréer les conditions du succès.